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Audiodrom sur les Mola-Mola Kaluga

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26/02/2018

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It is up to the listener and its ability to abandon listening stereotype in favour of the new – and different - experience.

100% Référence

Le Kaluga est un amplificateur de puissance à découpage qui utilise des modules Hypex Ncore, conçus autour de multiples boucles de contre-réaction visant à supprimer les distorsions harmoniques d’ordre supérieur. Ces boucles sont appliquées sur toute la bande audio, de manière à ne pas altérer l’équilibre spectral et à éliminer le bruit de fond – le Kaluga offre ainsi une transparence exceptionnelle sur le signal musical enregistré.

Fonction et design

Le Mola Mola Kaluga est une magnifique paire de blocs mono en classe D, arborant une face avant légèrement concave et un couvercle ondulé comme la surface d’une mer calme. Un seul élément de commande est présent sur la face avant : une petite bille en acier inoxydable servant de bouton de mise sous tension, indiquée par une minuscule LED intégrée au bord supérieur de la façade. À l’arrière, on trouve une entrée RCA et une XLR (une de chaque), un sélecteur d’entrée, des borniers Furutech bi-câblables et une prise IEC.

L’efficacité de la classe D permet au Kaluga de se placer parmi les amplificateurs les plus puissants du marché : 400 W sous 8 ohms, 700 W sous 4 ohms et 1200 W sous 2 ohms, le tout avec des niveaux de distorsion négligeables.

Idéalement, les Kaluga devraient être associés au préamplificateur Mola Mola Makua, mais ce dernier n’était pas disponible au moment de l’écoute, et les blocs ont donc été évalués séparément.

Gestion du grave

Comparer le dub et les textures électroniques de Front Line Assembly (album *Echogenetic*, Mindbase) à la Symphonie n°11 de Dmitri Chostakovitch dirigée par Mstislav Rostropovitch (LSO, DSD) via les Mola Mola est un exercice aussi éclairant qu’inattendu. La croyance populaire veut que le dub plonge profondément dans le grave – ce qui est en réalité discutable : la musique électronique moderne s’articule plutôt autour de 40 Hz (pour le poids), 80 Hz (pour la densité) et bien au-delà de 120 Hz (pour la définition). À l’inverse, les instruments classiques peuvent descendre sous les 15 Hz, bien que ces fréquences soient coupées à 20 Hz pour les enregistrements numériques et autour de 30 Hz pour le vinyle.

La qualité du grave entre 20 Hz et 80 Hz dépend donc autant de l’électronique que de l’acoustique de la pièce. Ayant eu la chance d’écouter les Kaluga dans un environnement acoustiquement exceptionnel, je peux affirmer que ces amplificateurs dépassent toutes les attentes.

Le grave des Kaluga est, si j’ose dire, « cristallin dans la profondeur ». On peut presque visualiser les ondes dans la pièce. Il ne s’agit pas d’un grave habituel — ni tonitruant, ni rebondissant, ni grondant — c’est plutôt comme si votre corps était traversé par une onde sismique silencieuse avant même que le son ne vous parvienne, suivi d’une reproduction d’une telle pureté qu’elle redéfinit la notion même de grave en haute fidélité.

C’est la combinaison de la palpitation physique et de la définition extrême qui rend la présentation des Kaluga si bouleversante. Qu’il s’agisse d’impulsions électroniques sèches ou de roulements de timbales de la Symphonie n°11 ébranlant la pièce, l’amplificateur garde toujours le contrôle total des enceintes, dictant la course des woofers polymères de 200 mm des Sasha W/P avec une autorité souveraine. Le facteur d’amortissement de 2400, maintenu jusqu’à 2 kHz puis diminuant doucement à 1000 à 20 kHz, est tout simplement unique dans le monde audiophile.

Le revers de la médaille ? En l’absence totale de traînage ou de flou, le grave peut sembler « sous-développé » à certaines oreilles habituées à une forme de rondeur ou de coloration. L’audiophile qui cherche à entendre « ce qui a été enregistré » se retrouvera ici en conflit avec celui qui préfère « entendre comme j’aime ». Le Kaluga appartient résolument à la première catégorie.

Clarté et délicatesse

Après deux semaines passées avec les Kaluga, les autres électroniques paraissent brouillonnes en comparaison. Ces amplificateurs sont d’une propreté irréprochable. Aucun genre musical ne semble échapper à la résolution extrême des Kaluga. Le piano de Kazune Shimizu et l’Orchestre Philharmonique d’Arnhem (Tchaïkovski, Concerto pour piano n°1, Triton) étaient retranscrits avec une telle individualité que chaque instrument se détachait clairement tout en conservant une cohérence d’ensemble remarquable.

Précision tonale

Avec les Kaluga, la fidélité tonale est sans doute le paramètre le plus difficile à appréhender. Ces blocs ne rajoutent rien, mais ne retirent rien non plus. La musique bien enregistrée est incroyablement transparente et dynamique, se découpant sur un fond noir cosmique. Le rapport signal/bruit de 128 dB dépasse largement les capacités du CD, de la bande ou du vinyle – pour en tirer pleinement profit, il faut se tourner vers des fichiers DSD de qualité.

C’est là que le bât blesse : avec des fichiers basse résolution (CD, bande, vinyle), on perd cette magie supplémentaire, et on peut même se heurter à une restitution trop « nue ». Ainsi, sur *Thriller* de Michael Jackson, la voix semblait moins expressive, moins riche qu’avec mon amplificateur Spectral, lui aussi très transparent. Sur vinyle, les Kaluga n’ajoutent aucune coloration euphonique par-dessus celles déjà induites par le préampli phono, révélant tous les défauts du support. Les timbres sont donc différents de ce que nous connaissons – très justes, mais manquant peut-être d’« âme » ou de « lumière ».

Image et scène sonore

La présentation spatiale des Kaluga est magnifiée par une séparation exceptionnelle et une focalisation redoutable, mais légèrement atténuée par une ambiance un peu retenue – comme si une partie de la spatialisation était encodée dans des harmoniques que l’architecture NuCore tend à supprimer. J’ai bien entendu les échos ambiants d’un violoncelle résonnant dans une église, mais leur extinction m’a semblé trop rapide. Toutefois, la largeur et la profondeur de l’image sonore étaient remarquables, et chaque source sonore était localisée avec une précision chirurgicale.

Conclusion

Le Mola Mola Kaluga constitue une alternative très sérieuse dans tout système exigeant beaucoup de puissance et de contrôle (enceintes à courbe d’impédance complexe, par exemple), ou dans un environnement de monitoring rigoureux (salles de mixage, de mastering – bien que celles-ci utilisent plutôt les enceintes actives Grimm Audio, intégrant les mêmes amplis NuCore).

En écoute audiophile, le Kaluga offre à la fois des atouts et des limites, selon l’expérience passée de l’auditeur. Tout dépendra de sa capacité à abandonner ses habitudes d’écoute au profit d’une expérience nouvelle – et radicalement différente.

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Cédric
B.
du
18/09/2023
5 étoiles pleines, de couleur orange pour la notation de 1877.audio
Expérience globale : 5/5
Commande d'un Mcintosh C2600 d'occasion. Transaction fluide et personne à l'écoute. Je recommande et aucune hésitations pour de prochains achats

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