J’ai déjà partagé mon point de vue à ce sujet à plusieurs endroits sur ce site, alors pardonnez-moi de ne pas me répéter. Allons droit au but : oui, pour une raison ou une autre, les câbles USB comptent — et ils peuvent avoir un impact bien plus important qu’on ne l’imagine.
Quand un lecteur m’a demandé de tester le CAD USB I, j’ai contacté Scott Berry de Computer Audio Design, qui a eu la gentillesse de me fournir un exemplaire. CAD propose également un USB II, non pas une version différente du protocole USB, mais une version encore plus haut de gamme du câble testé ici. Ces câbles, faits à la main par Scott lui-même, ne sont pas de simples câbles USB : ils sont fabriqués avec des matériaux très spécifiques et contiennent des circuits destinés à réduire activement le bruit. Voici un résumé des informations techniques disponibles sur le site de CAD.
L’interface USB de n’importe quel DAC contient deux oscillateurs haute fréquence fonctionnant dans la plage des MHz. Ces oscillateurs, en cristal, vibrent à une fréquence extrêmement précise lorsqu’une tension leur est appliquée. Si vous connectez un câble USB qui vibre (même très légèrement), cela affecte ces oscillateurs. L’un des objectifs du câble USB II est justement de minimiser cet effet.
Par rapport aux appareils purement analogiques (comme les platines vinyles), les sources audio numériques génèrent davantage de bruit haute fréquence (EMI/RFI), produit par les processeurs, les chipsets, les alimentations à découpage et autres régulateurs. La fréquence porteuse de l’USB peut varier entre 200 MHz et 400 MHz. Les câbles numériques présentent des défis très différents des câbles analogiques. Nos tests d’écoute ont montré que réduire ce « bruit » transmis au DAC améliore considérablement la qualité sonore.
Il est aujourd’hui largement admis que les matériaux et la construction des câbles analogiques ont une influence sur le son. Notre thèse — désormais elle aussi plus largement acceptée — est que les câbles numériques ont tout autant d’importance. Les câbles CAD utilisent un filtre USB breveté, qui élimine le bruit venant de la source (ordinateur, serveur ou streamer).
Un câble USB comprend quatre connexions, toutes sujettes à du bruit indésirable. Le filtre breveté réduit le bruit sur les signaux différentiels, la ligne +5V et la masse, sans détériorer le signal ni l’alimentation. La ligne +5V est particulièrement polluée en hautes fréquences. Pour éviter que ce bruit ne contamine les lignes de données et la masse, CAD utilise un câble blindé séparé pour le +5V.
Chez CAD, un signal « numérique » est considéré comme une onde carrée analogique à très haute vitesse. Les conducteurs conçus pour ces signaux rapides nécessitent des matériaux et techniques spécifiques, bien différents de ceux utilisés pour les signaux lents. Chaque conducteur (DATA+, DATA–, masse, +5V) a des exigences propres. CAD a longuement recherché les meilleurs matériaux et techniques, validés par des tests d’écoute — leur outil principal de mesure.
Les câbles USB peuvent présenter de meilleures ou de moins bonnes propriétés techniques, mais ils ont aussi une « signature sonore ». Faut-il adapter son système au son d’un câble USB ? Difficile à dire. Mais une chose est certaine : ils ne sonnent pas tous pareil. Mon approche personnelle est d’utiliser un câble qui nuit le moins possible au signal, tout en acceptant que chaque câble a une personnalité — qu’il faut accorder au système ou à son goût personnel.
Ce qui compte, ce n’est pas tant le signal lui-même que les interférences électromagnétiques qui l’accompagnent, notamment sur les lignes 5V et masse. Le signal peut être techniquement intact, mais le récepteur (le DAC) peut en subir les conséquences.
Mon serveur de référence est le Melco N1ZH, qui dispose d’une sortie USB, mais que je préfère utiliser via son lien Ethernet direct vers le CH Precision C1 (Endpoint/DAC). Le Melco est uniquement UPnP et ne prend pas en charge Roon. Pour mes écoutes quotidiennes, j’utilise donc le Antipodes EX, compatible Roon, et doté de la meilleure sortie USB que j’aie entendue à ce jour — il sera la source principale pour ce test.
Parmi les câbles USB que j’ai appréciés jusqu’à présent : l’AudioQuest Diamond, le Mad Scientist Black Magic et, récemment, le Curious USB, qui a rapproché le son de l’Antipodes EX de celui du Melco via le CH Precision. Le Mad Scientist brille par sa fluidité et son raffinement. L’AudioQuest est plus tendu, plus analytique, mais moins naturel. Le Curious m’a surpris : très performant techniquement, mais aussi musicalement engageant — précis sans être sec, dynamique sans excès.
J’étais donc très curieux de découvrir si le CAD USB I, plus avancé sur le plan technique, pouvait surpasser ces références.
Remplacer le Curious par le CAD USB I a apporté un changement notable : tout aussi précis, tout aussi rigoureux, mais avec un équilibre tonal différent. Le CAD USB I est plus chantant, plus plein dans le grave et le bas médium, et un peu plus sombre. Il reste très articulé, mais avec une touche de relaxation — sans mollesse, juste moins pressé.
Fait intéressant, bien qu’il contienne un filtre complexe, le câble ne sonne pas du tout comme s’il était filtré.
Le Curious séduira ceux qui aiment les câbles vifs, incisifs, tandis que le CAD pourra plaire à ceux qui trouvent ce caractère un peu trop. Le CAD USB I est tout aussi musical, mais plus équilibré, plus coloré (dans le bon sens), et peut-être finalement plus universel. Avec le système CH/Wilson, je serais bien en peine de dire lequel des deux se rapproche le plus du son du Melco – ils y arrivent tous deux, mais par des chemins différents.
Pour limiter les dépendances au système principal, j’ai refait les tests dans ma deuxième pièce. Ce système change souvent, mais il est actuellement composé d’un AudioAanZee Reference Flow avec Euphony Drive, et de deux DACs : l’Ayon Stealth (avec son étage préampli à tubes) et l’Aqua Formula xHD (associé à l’intégré Line Magnetic LM-88IA en test). Les enceintes sont les Gustavson LS-One.
Avec l’Ayon Stealth et le NuPrime ST-10, le Curious USB sonnait si bien que je n’ai pas ressenti le besoin d’en changer. Mais en essayant le Mad Scientist, j’ai retrouvé un son plus rond, moins précis, mais aussi plus détendu — une bonne synergie avec le caractère énergique du système.
En insérant le CAD USB I, l’amélioration fut immédiate : un son plus solide, plus charpenté, un aigu moins agressif. Il combinait la fluidité du Mad Scientist avec la précision du Curious USB. Moins d’énergie dans les aigus que le Curious, mais pas de voile. Une présentation fluide, vivante, articulée.
Avec le DAC Aqua Formula xHD et l’ampli intégré Line Magnetic LM-88IA, le rendu est devenu plus transparent, plus raffiné. Le Curious en a tiré le meilleur parti, mais une fois encore, le CAD USB I apportait un timbre plus riche, un grave plus puissant, une présentation plus détendue sans sacrifier la dynamique. C’est tout simplement l’écoute la plus organique que j’ai eue dans ce système.
Dernier test : CAD USB I avec Ayon Stealth, NuPrime ST-10 et les enceintes Xavian Perla Esclusiva. Là aussi, résultats excellents — preuve supplémentaire de la versatilité exceptionnelle de ce câble.
Pour certains, ce sera difficile à admettre, mais les câbles USB sont bel et bien sensibles à la synergie du système. Mais cette série d’écoutes prouve aussi qu’un câble techniquement parfait peut offrir une musicalité bouleversante. La leçon à retenir ? La précision technique et l’émotion ne sont pas incompatibles.
Le CAD USB I n’est pas donné : 600 €, ce n’est pas rien. Mais au regard du travail de R\&D, de la conception et des composants, ce n’est pas exagéré — surtout comparé au prix de certains câbles secteur ou interconnexions haut de gamme.
Et surtout, le son qu’il offre est à la hauteur : une combinaison rare de justesse technique, de timbre riche, de naturel et d’organicité. Un câble qui fonctionne dans tous les contextes que j’ai essayés.
Fortement recommandé.
Ce câble CAD (Computer Audio Design) USB I fabriqué au Royaume-Uni dispose d’un excellent rapport qualité-prix.
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