Le Vivid Giya G1 original a été dévoilé lors du CES 2008 avec une fête de lancement au Mirage, organisée par Philip O’Hanlon d’On a Higher Note, alors importateur américain, et j’ai eu la chance d’y assister. Avec des bureaux de design et d’affaires au Royaume-Uni, et des installations de fabrication en Afrique du Sud, Vivid Audio représente les dernières réalisations conceptuelles du designer Laurence Dickie. Vous reconnaîtrez peut-être le nom, car Dickie est le designer de l’un des haut-parleurs les plus emblématiques jamais créés, le Bowers & Wilkins Nautilus. Une fois que vous aurez établi ce lien, le style et l’esthétique de l’ensemble de la gamme Vivid devraient commencer à faire beaucoup plus de sens, car ils sont tous le développement logique de ce concept unique.
Né en Angleterre en 1960, Dickie a exprimé dès son jeune âge un fort intérêt pour les sciences naturelles, démontant souvent des objets pour comprendre leur fonctionnement. Tout au long de sa jeunesse, il a été continuellement distrait par la beauté intrinsèque des résultats graphiques des opérations mathématiques, et il était aussi à l’aise avec les arts et l’artisanat qu’avec des matières plus académiques. Peu après avoir obtenu son diplôme en électronique à l’Université de Southampton en 1981, il déménage à Nottingham. Mais c’est son intégration chez B&W en 1984 pour aider au développement de haut-parleurs actifs qui marque le début de ce qui deviendra Vivid Audio. En 1986, alors qu’il travaillait sur des matériaux de caisson pour B&W, Dickie a eu l’idée de remplir l’enceinte avec un réseau de partitions perforées qui soutiendraient rigidement les murs opposés. Peu de temps après, en 1987, B&W a breveté le système Matrix. John Bowers a été suffisamment impressionné pour que Dickie se voie accorder une grande liberté dans le développement de nouvelles approches, dont l’une a finalement conduit au prototype du système de haut-parleurs Nautilus en 1991, présenté pour le 25ème anniversaire de B&W. Sa forme était dictée par des règles mathématiques régissant le fonctionnement acoustique, et l’année suivante a été consacrée à l’affinement du design industriel, avec l’aide d’Alison Risby du Brighton College of Art. En 1993, le Nautilus de production était une réalité.
Dickie s’est rapidement retrouvé dans le monde de l’audio professionnel et a commencé à explorer le potentiel des haut-parleurs à pavillon. Quitter B&W en 1997 pour poursuivre le développement d’une gamme de haut-parleurs à haute efficacité pour moniteurs de studio, il a passé les années suivantes à développer des transducteurs qui deviendraient finalement le Vivid Audio D26, D50 et C125. Frustré par son incapacité à utiliser l’absorption des tubes exponentiels dans une enceinte bass-reflex, il a décidé qu’il devait apprendre la conception assistée par ordinateur en 3D. De 2006 à 2008, il a réalisé de nombreux prototypes en bois pour tester le chargement des basses avant de finalement trouver la combinaison qui deviendrait la base de Giya. En 2008, Vivid Audio a été lancé avec le dévoilement du Giya G1 original, qui est resté le fleuron de la société jusqu’en avril dernier, lorsque le Spirit a été introduit aux États-Unis.
Si vous avez déjà vu l’un des Giyas, vous n’êtes pas susceptible d’oublier son apparence. J’irais même jusqu’à dire que vous avez probablement eu une forte réaction positive ou négative. De face, ils ressemblent à un grand quille de bowling ; de côté, ils ont une spirale en haut presque rappelant la courbe que l’on trouve au sommet d’un cône de crème glacée. La différence immédiatement visible entre le G1 original et le nouveau Spirit réside dans son facteur de forme. Bien qu’il soit seulement quatre pouces plus court et trois quarts de pouce plus profond, le Spirit est légèrement plus large, et cela semble encore plus vrai en raison de son profil global plus bas et de l’array de haut-parleurs abaissé sur le panneau avant. Comme c’est le cas pour toutes les enceintes Giya, les Spirits sont fabriquées à partir d’un composite sandwich très léger mais rigide, renforcé de verre et à âme en balsa, et mes modèles de test étaient finis dans un magnifique bleu nuit pailleté. Cette application délibérée de matériaux légers mais rigides a été choisie par Dickie pour diriger les résonances de l’enceinte vers des plages de fréquence plus élevées, où, Vivid soutient, elles deviennent moins apparentes. Cela contraste directement avec de nombreux autres fabricants aujourd’hui qui utilisent de l’aluminium ou une technique de stratification contraignante dense pour obtenir une enceinte à haute masse, incorporant généralement un grand panneau avant essentiellement plat et huit coins plus ou moins carrés. Au contraire, les Giyas sont continuellement contournées, avec des courbes élégantes dans un design fluide et sinueux sans un seul coin nulle part pour interférer avec les motifs de rayonnement des haut-parleurs. L’absence de tout panneau plat ou d’arêtes vives se traduit par une absence d’interférences et une réponse off-axis incroyablement lisse. Et, mesurant cinq pieds trois pouces de haut, chaque Spirit semble étonnamment légère, pesant un peu plus de 175 livres ! Cela est possible parce que le design Vivid soulage le besoin de restreindre ou d’empêcher le mouvement réactif autrement créé par de grands woofers se déplaçant en phase les uns avec les autres sur un seul panneau avant rigide.
L’une des caractéristiques clés du design de l’ensemble de la série Giya est l’utilisation d’une paire de woofers opposés, montés bas sur les côtés intérieurs et extérieurs de l’enceinte. Ils… le système de câblage de votre choix, permettant ainsi une personnalisation optimale de votre expérience d’écoute.
Les unités de conduite sont fermement connectées les unes aux autres via un solide support de tension, en utilisant un système que Vivid a baptisé “Reaction Cancelling Compliant Mount”. Étant montées dos à dos et mécaniquement liées, leur fonctionnement en phase, où les deux woofers se déplacent vers l’extérieur puis vers l’intérieur simultanément, permet d’annuler leurs mouvements mécaniques contre le baffle, neutralisant ainsi le besoin d’un baffle mécanique ultra-solide pour les maintenir fermement en place.
Tous les unités de conduite utilisées pour le Spirit ont été spécialement développées pour cette application. Utilisant une paire d’unités basses de 12 pouces C225-100, qui fonctionnent jusqu’à 220 Hz, elles sont beaucoup plus massives que l’original C225, et montées dans une toute nouvelle structure en fonte. Le diamètre de la bobine mobile a été augmenté d’environ 3 pouces à près de 4 pouces ; sa longueur a été augmentée de 50 % ; et l’espace magnétique a également été allongé. Vivid affirme une excursion supérieure de 30 % et une dissipation thermique doublée, passant de 300 à 600 watts, par rapport aux C225 d’origine.
Les nouveaux C125-75 de médium inférieur fonctionnent entre 220 Hz et 880 Hz et ont également subi une refonte majeure. Bien que les anneaux de renforcement en fibre de carbone, utilisés pour élever la fréquence du premier mode de rupture dans tous les haut-parleurs à dôme Vivid Audio, aient été développés il y a plus de vingt ans par Dickie, ils ont maintenant été encore affinés, optimisés et brevetés. Vivid revendique une amélioration spectaculaire ici, affirmant que cela permet d’élever la fréquence de première rupture dans les C125-75 de 4,3 kHz à 10,5 kHz. De plus, le diamètre de la bobine mobile a également été augmenté d’environ 2 pouces à près de 3 pouces. Le panier et la structure du moteur ont également été agrandis pour accueillir le reste de la mise à niveau de conception, et il utilise une autre technologie signature de Vivid Audio, le Tapered Tube Loading.
D’abord mise au point pour le Nautilus, cette technique de chargement utilise un tube à section conique exponentielle s’étendant derrière et loin de l’arrière du diaphragme du haut-parleur. Cela réduit considérablement les poches d’air résonantes, les eigentones de la cavité principale, et les modes structurels dans les parois de l’enceinte, réduisant très significativement la résonance et la réflexion de l’onde arrière du diaphragme, permettant ainsi au haut-parleur de fonctionner de manière plus transparente et avec des colorations considérablement réduites.
Ensuite, le D50, médium supérieur, fonctionnant de 880 Hz à 3,5 kHz, présente un diaphragme en alliage d’aluminium anodisé à profil catenary, conçu par ordinateur, avec des anneaux de renforcement en fibre de carbone, un système d’aimant en terres rares polarisé radialement, et une bobine mobile en aluminium à bord enroulé dont la stabilité thermique est améliorée par le remplissage de l’espace avec un fluide magnétique. Le profil catenary, plutôt qu’un profil sphérique, est censé aider le D50 à maintenir un comportement pistonic pendant plus de deux octaves au-delà de sa bande passante, la fréquence de première rupture ne se produisant qu’à un incroyable 20 kHz, soit près de deux octaves et demie au-dessus de la plage qu’il est appelé à reproduire. Lui aussi utilise le Tapered Tube Loading. Enfin, nous arrivons au tweeter D26, couvrant de 3,5 kHz et au-delà, qui utilise beaucoup de la même technologie que le D50, y compris le profil de dôme catenary (optimisé par des techniques de calcul par éléments finis pour donner une fréquence de première rupture exceptionnelle au-dessus de 44 kHz !) et le système d’aimant polarisé radialement. Le moteur utilise huit segments de néodyme fer boron à haute énergie, une bobine mobile en aluminium à bord enroulé, des fluides magnétiques spécialement conçus, encore une fois pour stabiliser la température de la bobine mobile, et le Tapered Tube Loading. Cependant, comme le flux du D26 est suffisamment élevé pour arracher les particules magnétiques de la suspension dans les fluides magnétiques conventionnels, Vivid Audio a collaboré avec la société américaine Ferrotec Corporation pour formuler un ferrofluide capable de résister aux conditions extrêmes qui existent dans le D26.
Les D50 et D26 ont remplacé les barres courbes croisées perpendiculaires utilisées pour protéger les haut-parleurs des contacts physiques et des dommages par un nouveau système de grille perforée qui, à première vue, semble vraiment perturber les motifs de dispersion et de radiation. (Aussi troublantes qu’elles aient été pour moi visuellement, je n’étais vraiment pas sûr de ce que j’en pensais. Elles semblaient vraiment comme si elles devaient avoir une forme d’impact sonore.) Comme mentionné précédemment, l’ensemble des haut-parleurs — les C125-75, D50 et D26 — est placé environ 4 pouces plus bas à l’avant du Spirit que les haut-parleurs dans le G1 original. Les woofers sont portés dans la pièce via deux fentes courbes, d’environ 10 pouces de haut, juste à l’arrière de chaque woofer, et rappellent à la fois une “grille” de garde-boue automobile et le trou en F du corps d’un violon, d’un violoncelle ou d’une contrebasse.
Les Spirits incluent un exceptionnel filtre passif, logé dans une boîte externe arrondie et élégante, qui se fixe via une connexion NL8 à un récepteur correspondant au bas du haut-parleur à travers un petit canal commençant à l’arrière de la base. Ce filtre passif est prêt pour le bi-câblage et comprend de courts câbles de liaison pour les options de câblage simple. Mais pour la première fois maintenant dans la gamme Vivid Audio, cette entrée peut être utilisée pour attacher… Il est essentiel de choisir un crossover actif, car cela offre un potentiel d’upgrade sérieux pour l’avenir. Le Spirit peut être posé au sol sur sa base plate, et c’est ainsi qu’il a été positionné dans ma pièce pendant les dix premiers jours, jusqu’à ce que je trouve son emplacement optimal. La base est équipée de six récepteurs filetés pour les pointes très peu profonds incluses (moins d’un pouce de hauteur). Je me suis interrogé sur la logique d’utiliser six pointes, et Dickie a répondu qu’étant donné l’apparence déjà unique de l’enceinte, il s’opposait à l’utilisation d’un système d’outrigger pour apporter une stabilité supplémentaire. Il pensait qu’une telle addition ne ferait qu’accentuer l’esthétique déjà extrême, et que c’était la meilleure alternative. Les enceintes sont relativement stables lorsqu’elles reposent sur leurs six pointes, mais elles peuvent facilement basculer d’un côté à l’autre, donc il faut faire attention à ne pas se pencher sur l’une d’elles. Je suis sûr de sonner comme un disque rayé, mais je suis fermement opposé à l’utilisation de plus de trois pieds sur n’importe quel appareil, et pas seulement sur les enceintes. Comme trois points (pointes, pour notre discussion) sont le nombre maximum de points nécessaires pour décrire un plan, l’utilisation de plus de trois garantira que seuls trois toucheront la surface en dessous d’eux de manière sécurisée à tout moment. Tous les autres flotteront dans une certaine mesure, résonnant et, par conséquent, détournant l’efficacité globale du couplage/découplage du système.
Je peux dire sans aucune hésitation que les nouveaux C225-100, dans ce boîtier plus court et plus profond, fonctionnent exceptionnellement bien et apportent un degré de puissance et de punch au jeu que l’original G1 ne pouvait pas égaler. Le bass du Spirit est, à mon oreille, significativement amélioré, tant en qualité qu’en quantité, par rapport à celui de l’original G1, et c’est l’une des deux avancées les plus significatives que les Spirits offrent par rapport à leur prédécesseur. Ce que je veux dire, c’est que les Spirits vont en profondeur, et le font avec autorité. Bien que la fiche technique indique 29 Hz comme l’extrême basse fréquence, dans ma pièce, qui fait presque 4000 pieds cubes, ils n’ont eu aucun problème à recréer de manière réaliste des informations d’orgue, de contrebasse et de guitare basse dans les basses 20 Hz, en utilisant une large gamme d’électroniques, et à n’importe quel volume. Bien qu’ils ne soient pas la référence en matière de performance des basses, ils offrent un bas de gamme avec une vitesse transitoire remarquable, un poids impressionnant et une définition de ton claire et articulée. Bien que je n’aie jamais ressenti que les G1 manquaient particulièrement dans ce domaine, ils pâlissent complètement en comparaison, car ils n’exhibent tout simplement pas le degré exceptionnel de contrôle et de définition que le Spirit apporte désormais au jeu. Lors de l’ouverture de “Nihavent” de Joël Grare dans _Paris-Istanbul-Shanghai_ Alpha, les tambours de Grare et la contrebasse d’Emek Evci sont presque parfaitement rendus tant en densité texturale qu’en agilité dynamique, et sont reproduits avec une précision indéniable du ton. La tonalité de la peau et les claquements de cordes sont extrêmement bien décrits et rendus avec une précision superbe. La justesse et la manière expressive avec lesquelles ils reproduisent le son fondamental des tambours, avec leur capacité apparemment inébranlable à capturer la texture et le ton de la peau elle-même, étaient tout simplement extraordinaires.
Parlons de l’impact ! Vous, les amateurs de basses, allez adorer cette enceinte. Comme avec toute enceinte à large bande, la performance des basses solides dépend en fin de compte de la taille de la pièce, de ses nœuds résultants et du placement approprié des enceintes. Mais une fois qu’elles sont installées de manière optimale dans une pièce suffisamment grande pour les accueillir, les Spirits n’ont aucun problème à générer un impact substantiel lorsque cela est nécessaire. Bien qu’elles maintiennent une bonne clarté, un bon niveau de détail et une bonne focalisation, elles ne fournissent pas le dernier mot en matière d’échelonnement dynamique et d’attaque. Pourtant, cette nouvelle aplomb des basses était clairement évidente avec des morceaux aussi variés que “Tattoo” de Janis Ian, de _Breaking Silence_ QRP/Analogue Productions, “Hey Now” de London Grammar de _If You Wait_ Metal & Dust, et “Seeya” de deadmau5 de _While (1<2)_ Astralwerks. De même, la performance des C125-75 redessinés dans le registre médium inférieur est également exceptionnelle, propulsant le Spirit vers de nouveaux sommets par rapport au G1. Le médium et le haut-médium, jusqu’à environ les aigus dans la zone des mid-4kHz, à travers la provenance du D50 et dans le domaine inférieur des D26, sont remarquablement ouverts et plus transparents, plus que je ne l’ai noté avec de nombreuses autres enceintes dynamiques dans cette gamme de prix, de manière désarmante. En fait, dans ce domaine, la performance du Spirit approche et rappelle celle des planars ou des électrostatiques. Les pianos étaient exposés, et l’essence des cordes frappées n’a jamais été recréée de manière aussi évidente dans ma pièce. Écoutez _The Piano Music of Federico Mompou_ Hyperion avec Stephen Hough au piano pour un aperçu de la vivacité que j’essaie de décrire. Même le court solo de piano à environ 3:15 dans “School” de Supertramp de _Crime of the Century_ Mobile Fidelity UHQR, a pris son envol sur le Spirit. Au fil du temps, cet attribut est devenu de plus en plus enchanteur. Peu importe ce que j’écoutais, le sens authentique de la timbre… Il y a une constante. Tous les haut-parleurs que j’ai entendus avec même le plus léger excès d’énergie dans le bas médium à travers les basses supérieures semblent toujours lourds et lents en comparaison. Rien de tout cela ici. J’ai essayé de toutes mes forces (et croyez-moi, j’ai vraiment essayé), je n’ai pu détecter même le plus léger indice de résonance, de traînage ou de détresse des pilotes de quelque type que ce soit dans cette plage, peu importe à quel point j’ai poussé les Spirits, et croyez-moi, vous pouvez vraiment les pousser ! Plus sur cette caractéristique bientôt. Plein de vie, riche en détails et en éclat harmonique, les fondamentaux des instruments tels que le piano, le violon, la guitare, la voix humaine, etc. sont rendus de manière totalement réaliste, avec une excellente texture et une dimension réaliste, simulant une qualité presque « vivante », même avec des enregistrements que je considère médiocres. Les Spirits offrent l’une des performances médium les plus fluides, les plus expressives et les plus douces de leur catégorie. Les fréquences supérieures sont bien focalisées et détaillées tout en restant douces et exemptes de toute stérilité notable. Bien que les Spirits délivrent un haut de gamme relativement ouvert et spacieux, ils tendent à être un peu doux dans ce domaine par rapport aux meilleurs disponibles. Tout au long de mon expérience avec eux, en utilisant une variété de préamplificateurs (l’Audionet PRE G2, le Pass Labs XP20, le Dynamic Sounds Associates Pre I, le préamplificateur Constellation Inspiration, et le tube ModWright SL 100), d’amplificateurs (les monoblocs Audionet MAX, les monoblocs Pass Labs XA160.8, le Constellation Inspiration, les monoblocs Channel Islands Audio D500 MkII Class D, et les monoblocs Channel Islands Audio VMB1), et de câbles (Stealth, Audience, MasterBuilt, Furutech), ils n’ont jamais montré ce dernier degré de légèreté, d’air et de scintillement disponibles chez les meilleurs tweeters en béryllium utilisés par Magico et Von Schweikert Audio, ou le nouveau BilletDome de YG Acoustics. En fait, bien que les Spirits surpassent ma référence Von Schweikert Audio VR-55 Aktives dans certains domaines tels que l’impact transitoire des basses supérieures, ils ne pouvaient rivaliser avec la délicatesse, le détail et l’éclat que les VSA pouvaient produire dans les registres les plus élevés. Écouter les carillons envoûtants du début de « Singing Winds, Crying Beasts » sur la nouvelle réédition _Abraxas_ de Santana par Mobile Fidelity UD1S, ou « Mercy Street » de _So_ de Peter Gabriel par Classic Records, m’a laissé désirer certains des détails, de la spécificité et de l’air éthéré que ces enregistrements offrent. En écoutant des cymbales ride avec des combos de jazz ou de blues, ou des triangles avec des enregistrements classiques, vous êtes traité à des détails clairs et non congestionnés, avec une attaque vive et une belle décroissance ambiante, selon l’enregistrement. Mais ces dernières touches que vous obtenez des meilleurs tweeters en béryllium et de certains designs planaires, ce sens de l’effort gracieux, de l’extension sans entrave, et la perception de l’air autour des instruments qui leur permet de régénérer la dernière mesure d’ambiance résiduelle et de décroissance faisaient défaut. Mon esprit revenait à cette grille perforée qui semblait gênante, et je ne pouvais m’empêcher de penser que cela entravait peut-être l’extension et la dispersion des D26. Une des caractéristiques des G1 d’origine qui m’avait toujours impressionné était son niveau de transparence relativement élevé, et par extension, sa résolution distinctive des détails musicaux. J’étais heureux de constater que les Spirits livraient vraiment à cet égard. Ils sont même plus révélateurs de détails et de nuances que les G1, sans aucune agressivité ni fatigue lors de longues sessions d’écoute. Ce sens de projeter un degré d’illumination élevé dans les indications de scène et d’espace, ainsi que leur précision améliorée des couleurs tonales, de la texture et du focus, était évident sur des disques aussi variés que la cacophonie qui commence le premier mouvement de la _Scythian Suite_ de Prokofiev par Mercury et le entraînant « Metropolis–Part 1 » de _Images and Words_ de Dream Theater par ATCO, un enregistrement qui illustre certains des meilleurs matériels enregistrés de son genre. Les Spirits ont pu projeter tout cela avec une perspective nette, croquante et claire. Les excellentes caractéristiques d’imagerie et de mise en scène sont des éléments cruciaux pour moi. Si un haut-parleur ne peut pas représenter la scène sonore avec précision, eh bien, cela ne m’importera pas combien il excelle dans d’autres domaines, car je ne resterai pas assez longtemps pour le découvrir. Bien que j’aie entendu des haut-parleurs avec un meilleur effet holographique et une superposition dimensionnelle que les Spirits, ils ont néanmoins réussi à se classer près du sommet de la liste en termes de disparition totale de la pièce. La profondeur et la largeur étaient représentées avec une grande précision, la taille verticale souffrant seulement légèrement en comparaison avec les meilleures présentations que j’ai expérimentées. Un de mes tests décisifs peut être trouvé sur _Harp Attack_ de Alligator. Dans le morceau d’ouverture, « Down Home Blues », les quatre voix et harmonicas des légendes du blues Carey Bell, Billy Branch, James Cotton et Junior Wells sont alignés de gauche à droite. Bien que j’aie entendu une représentation plus réaliste de la taille des voix humaines et instrumentales sur ce morceau, la capacité des Spirits à reproduire leur placement dans la scène sonore était remarquable. Aussi expressifs et équilibrés qu’ils soient, les Spirits peuvent vraiment faire vibrer ! J’ai entendu des histoires de Philip O’Hanlon sur des performances incroyablement basses… Les performances de ces enceintes sont impressionnantes, offrant des niveaux de pression acoustique (SPL) élevés sans aucune distorsion. J’ai personnellement pu les tester à des pics de 110 à 115 dB sans aucun signe de stress ou de tension. Au cours de cette expérience, j’ai continué à augmenter le volume, certain qu’à un moment donné, elles commenceraient à distordre. La bonne raison a pris le dessus bien avant que je ne trouve un point de rupture ; après tout, elles ont une capacité de gestion de puissance de 1600 watts ! Avec des amplificateurs puissants et dynamiques (les Audionet MAXes délivrent 400 watts sous 8 ohms et les CIA Audio D500 MkII apportent 500 watts), ces enceintes semblaient totalement indestructibles. Bien que le modèle Spirit puisse clairement s’animer, et croyez-moi, elles s’épanouissent en jouant du Dream Theater, AC/DC ou Led Zeppelin à plein volume, elles sont également captivantes à des niveaux de SPL beaucoup plus bas. J’ai été agréablement surpris de constater qu’elles étaient remarquablement bien informées sur l’ambiance et la taille de la salle, ainsi que sur les événements microdynamiques, en jouant des suites pour violoncelle de Bach et un concerto pour violon ou une sonate pour piano de Beethoven à des niveaux que l’on pourrait considérer comme presque en fond sonore. Elles semblaient tout aussi expressives à ces volumes modestes, maintenant un ton vibrant et une texture incroyable. Cela ne peut malheureusement pas être dit de toutes les enceintes dans cette classe hautement compétitive. Enfin, il était clair qu’elles nécessitent une grande pièce pour s’épanouir. À certains moments, j’ai eu l’impression que ma pièce de 535 pieds carrés était peut-être aussi petite qu’un espace où l’on pourrait espérer les intégrer avec succès. Si vous avez une pièce plus petite, vous risquez de ne jamais réaliser le potentiel des Spirit, et il serait préférable de vous tourner vers le modèle G2, ou même le G3, selon votre situation.
Le modèle Spirit représente clairement un nouveau sommet pour les concepts et designs uniques et inspirés de Laurence Dickie, d’abord présentés dans le modèle Nautilus. La combinaison d’un enclos plus bas équipé de ses nouveaux pilotes améliorés élève clairement le concept de design de Vivid Audio à un niveau beaucoup plus sophistiqué. Bien que je n’ai décelé aucun biais ou inconvénient avec les associations d’équipements ou de câbles que j’avais sous la main, comme la plupart des enceintes bien conçues et bien exécutées dans la gamme de prix de 100 000 $, elles sont très révélatrices des changements de sources, d’électroniques et de câbles. Je dirais que, bien qu’elles soient un design efficace (à 92 dB), elles semblent s’épanouir avec plus de puissance. Très transparentes, avec d’excellentes capacités de résolution, elles mélangent des détails musicalement pertinents avec un ton presque luxueux, une texture crédible, et une cohérence dynamique et rythmique. Les détails sont finement rendus et, lors de tous mes essais, jamais gravés ou éblouissants. Leurs sensibilités microdynamiques (sauf pour les registres les plus hauts), la définition des hauteurs et la recréation presque synchronisée du rythme et de la dynamique, se combinent pour offrir une sensation globale de tempo et d’articulation qui est addictive. Si vous avez un espace suffisamment grand et que vous aimez ressentir la puissance et le dynamisme de votre musique, alors vous vous laisserez définitivement emporter par le Spirit.
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