Le rôle d’un reclocker
Un reclocker est un maillon numérique qui « régénère » le signal (USB, S/PDIF, AES/EBU, I²S selon les modèles) en le re-temporisant avec une horloge de très faible gigue et en le débarrassant d’une partie du bruit et des fluctuations issues de la source. L’objectif : fournir au DAC un flux plus propre et mieux cadencé, pour une restitution plus stable et lisible.
Son usage
Dans un système hi-fi moderne, les ordinateurs, routeurs et streamers peuvent injecter bruit électrique et imprécisions temporelles (jitter) dans le flux numérique. Un reclocker isole, reclocke et ré-émet le signal : moins de fluctuations, moins d’erreurs de trame, une meilleure cohérence temporelle entre canaux et une scène sonore plus stable.
Technologies clés
Les reclockers performants combinent : horloges à très faible bruit de phase (souvent femto), topologies d’isolation (galvanique/USB), alimentation linéaire dédiée à faible bruit, et parfois entrée 10 MHz pour synchroniser l’appareil à une horloge maîtresse. Certains modèles USB intègrent un « regenerator » (hub USB audio reclocké) qui coupe l’alimentation du bus et ne laisse transiter que les données audio.
Reclocker USB vs DDC/I²S
Un reclocker USB se place entre la source (PC/streamer) et le DAC USB ; il recrée un port USB audio « idéal ». Un DDC (Digital-to-Digital Converter) fait office de passerelle/reclocker entre l’USB et des sorties numériques (AES/EBU, S/PDIF, I²S), utile si votre DAC excelle sur ces entrées ou si vous souhaitez une horloge commune pour plusieurs maillons.
La pertinence d’un reclocker dans un système HiFi haut de gamme
Dans les systèmes révélateurs, ou si la source est bruyante (ordinateur non optimisé, long câblage USB, multiprises partagées), un reclocker peut apporter : silence de fond accru, attaques plus nettes, focalisation des voix, graves mieux tenus et micro-détails plus lisibles à faible comme à fort niveau.
Intégration & placement
Placez le reclocker près du DAC pour limiter la longueur du câble sortant, alimentez-le par une prise propre (idéalement dédiée) et évitez les alimentations à découpage partagées. Si l’appareil offre une entrée 10 MHz, une horloge maîtresse peut synchroniser DAC/streamer/DDC pour une chaîne numérique cadencée par une même référence temporelle.
Connexions & compatibilité
Vérifiez : formats pris en charge (PCM/DSD via DoP natif), limites d’échantillonnage (ex. jusqu’à 768 kHz/DSD512 selon modèles), présence d’une isolation USB, gestion du 5 V de bus (ON/OFF), sorties numériques disponibles (AES/EBU, coax, optique, I²S sur HDMI), et éventuels réglages (multiplicateurs d’horloge, modes asynchrones, options de filtrage).
Choisir selon votre usage
En USB direct vers un DAC contemporain, privilégiez un reclocker USB avec horloges ultra-basse gigue, régénération du port et alimentation linéaire robuste. Pour une chaîne multi-sources ou un DAC à entrées AES/EBU/I²S très performantes, optez pour un DDC/reclocker polyvalent, voire une horloge 10 MHz externe pour la synchronisation de toute la section numérique.
Bonnes pratiques
Utilisez des câbles courts et fiables, évitez les hubs intermédiaires, désactivez les services informatiques inutiles côté source et laissez le reclocker chauffer/stabiliser son horloge avant les écoutes critiques. Un positionnement mécanique stable limite micro-vibrations et variations thermiques.
En résumé
Un reclocker bien conçu optimise le timing et la propreté du signal numérique. Sans modifier le « contenu » des bits, il améliore les conditions de transmission vers le DAC, au bénéfice de la fluidité, de la dynamique, de la spatialisation et de l’écoute à bas niveau.





































