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Audiophile Magazine (Joël Chevassus) sur le Grimm Audio Mu2

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01/04/2024

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Cela mérite sans doute un peu plus qu’un Grand Frisson, mais bien la récompense suprême

Performance ultime !

Le lecteur / DAC Grimm Audio MU2 est arrivé chez moi en bénéficiant d’entrée de jeu d’un a priori particulièrement favorable.

Déjà, le test du lecteur numérique MU1, réalisé il y a déjà trois ans, avait été couronné de succès (je vous renvoie pour cela à notre numéro d’octobre 2020).

Ensuite, la présentation du MU2 (un MU1 embarquant un convertisseur interne) au salon de Munich en mai 2023 s’était révélée être une des deux meilleures écoutes de cette édition.

Ce n’est donc pas sans une certaine impatience que j’attendais de pouvoir accueillir dans mon auditorium cette nouvelle machine conçue par les équipes de Grimm Audio, et nous voici finalement dans le vif du sujet !

Le Grimm MU2 est un appareil versatile, du moins si vous n’êtes pas allergique à Roon, puisqu’il fait office à la fois de Roon Core (serveur), de Roon Endpoint (lecteur réseau), de convertisseur N/A, de préamplificateur et ampli casque.

Comme c’était déjà le cas pour le MU1, cette nouvelle machine permet uniquement la lecture dématérialisée via Roon, sauf à vouloir l’utiliser comme DAC / préamplificateur avec un lecteur réseau externe.

Néanmoins, Eelco Grimm m’a laissé entendre qu’il n’était pas exclu que des futures mises à jour de firmware puissent ouvrir le MU2 au protocole UPnP. Aucune date n’est néanmoins annoncée pour cet appareil qui a été conçu et optimisé pour fonctionner avant tout avec la solution logicielle de la filiale du groupe Harman International.

Pour fonctionner en tant que serveur de musique, le MU2 nécessite d’être équipé d’un disque dur SSD optionnel. Le stockage SSD interne est disponible en trois tailles : 2 To, 4 To ou 8 To, pour un surcoût respectif de 390€, 690€ et 990€.

Sur sa face arrière, le MU2 propose une connectique assez complète. Côté analogique, le nouveau bébé de Grimm Audio est équipé à la fois de sorties RCA et XLR, d’une sortie casque sur prise jack 6,35 mm, mais aussi d’entrées RCA et XLR pour une utilisation en tant que préamplificateur analogique. On peut ainsi connecter un étage phono au MU2 et utiliser son seul contrôle de volume basé sur un relais de résistances. Plutôt pratique…

Côté digital, le MU2 propose 3 entrées convertisseur N/A (AES-EBU, coaxiale S/PDIF, et Toslink), une entrée Ethernet, un emplacement USB Type-A pour ajouter un stockage externe USB.

Ces aspects assez conventionnels nécessitent néanmoins d’aller voir ce qui se cache à l’intérieur des circuits du MU2, car c’est vraiment là que se distingue cet appareil.

Le développement du MU2 à partir de la base du MU1 ne fut clairement pas une formalité comme j’aurais pu le penser de prime abord, et je comprends aujourd’hui bien mieux pourquoi la sortie du MU2 a nécessité autant de temps.

Si le fonctionnement global de la partie lectrice du Grimm MU1 reste globalement inchangée, la carte a été néanmoins industrialisée afin de mieux intégrer la partie stockage SSD interne.

Mais la partie DAC est totalement novatrice et représente sans nul doute une somme de travail considérable pour arriver à un concept propriétaire, spécifique à Grimm Audio, de « Major DAC ».

Si la technologie moderne des puces de conversion permet des implémentations très avancées, Grimm Audio s’est en eet rapidement orienté vers la mise au point d’une structure de DAC discret, autorisant davantage de liberté de conception puisque tous les étages numériques et analogiques du DAC sont développés en interne. Au cours d’un projet qui aura duré trois ans, les équipes de Grimm Audio ont ainsi créé un DAC unique, combinant de manière optimale un DSP dédié en FPGA et et un étage de conversion N/A en composants discrets.

Le « Major DAC » de Grimm Audio est en quelques sortes une nouvelle typologie de convertisseur N/A. Les techniques connues utilisent généralement soit une conversion multibits, soit une conversion mono-bit (ou « bitstream »), voire une combinaison hybride de celles-ci appelée conversion par modulation de largeur d’impulsion (ou « PWM », pour Pulse Width Modulation).

La conversion multi-bits conventionnelle utilise un niveau de tension par bit, ce qui exige une extrême précision de la linéarité des pas de bits les plus grands.

Par exemple, le pas de bit le plus grand est plusieurs milliers de fois supérieur au bit le plus petit, mais doit néanmoins avoir la même précision que ce pas le plus petit. Atteindre une précision supérieure à 18 bits avec cette technique s’avère de ce fait matériellement difficile.

En conséquence, ces types de DAC présentent généralement une distorsion et un tassement de la micro-dynamique. De plus, la diaphonie provenant des signaux de commande de conversion peut provoquer également certains artefacts sonores amenant à une relative dureté ou sécheresse tonale.

C’est pour contourner ces problèmes que Philips avait introduit la technologie «bitstream» à bit unique à la fin des années 80, toujours en vogue de nos jours.

Plus tard, il a été par ailleurs adopté pour le SACD en tant que format « DSD » repopularisé par les lecteurs réseau depuis la mise au point du premier streamer par Lumin.

En théorie, un type de DAC à bit unique est intrinsèquement linéaire, car le niveau de tension à un bit est toujours précis. Mais un convertisseur à un seul bit ne peut bien sûr représenter que deux niveaux de signal au lieu des milliers d’un multi-bit, ce qui signifie qu’il a un niveau de bruit beaucoup plus élevé.

Pour que cette technique fonctionne pour l’audio, la conversion réelle est créée par une commutation très rapide de la valeur d’un seul bit via un suréchantillonnage, puis en repoussant le bruit élevé de la bande audio vers la région inaudible au dessus de 20 kHz au moyen d’un circuit de noise-shaping.

Certaines faiblesses subsistent néanmoins. Par exemple, ces convertisseurs sont généralement plus sensibles au jitter. De plus, cette technique place inévitablement une quantité importante d’énergie haute fréquence sur la sortie du DAC, ce qui peut rendre l’association avec les étages d’amplification en aval plus compliquée.

Dans un DAC PWM, les inconvénients de l’architecture single bit ont été surmontés en utilisant quelques bits (par exemple 5) puis en représentant leurs valeurs par une largeur variable du flux binaire unique.

Comme il n’existe encore que deux niveaux de tension, le système reste intrinsèquement linéaire. Contrairement à l’architecture bitstream, le circuit de noise shaping fonctionne désormais avec une efficacité constante.

En revanche, une fréquence d’horloge encore plus élevée qu’avec la solution à un seul bit est requise. Et, plus important encore, la mise en œuvre d’un tel dispositif de mise en forme du bruit nécessite une puissance de traitement extrêmement importante.

Dans toute réalisation pratique, cela se traduit par des compromis techniques, ce qui se traduit inévitablement par une qualité sonore dégradée à un moment donné.

Eelco Grimm explique que le «Major DAC» embarqué dans le MU2 constitue en quelque sorte un juste milieu optimal entre toutes les options susmentionnées. Il utilise une architecture de 1,5 bit. La linéarité de l’amplitude est intrinsèquement garantie car la valeur de 1,5 bit est représentée par une cellule D/A à un seul bit, mais avec un mode de fonctionnement analogue au PWM. Comme avec les DAC PWM, le circuit de noise shaping fonctionne avec une ecacité constante, et donc en garantissant une grande linéarité sur toute l’étendue de la plage dynamique.

Cette architecture nécessite toujours une puissance de traitement importante mais qui, grâce à l’architecture allégée de 1,5 bits, peut être pleinement exploitée au sein d’un FPGA de bonne puissance. La solution implémentée dans le Major DAC aboutirait ainsi à un fonctionnement sans erreur du noise shaping.

De plus, le choix du DAC 1,5 bits offre une opération de mise en forme du bruit si stable qu’il permet d’utiliser un filtrage de onzième ordre.

C’est une typologie FIR (Finite Impulse Response) DAC, avec 16 convertisseurs par canal, qui permet de filtrer le bruit généré dans les hautes fréquences, et ce, avant qu’il n’entre dans le chemin du signal analogique.

En entrée du noise shaper, Grimm utilise un filtre FPGA numérique extrêmement précis baptisé “Pure Nyquist”, déjà présent dans le lecteur MU1, et fonctionnant à 128 fois la fréquence de base.

Cette appellation est un clin d’œil aux lois mathématiques de l’échantillonnage numérique telles que posées par Harry Nyquist en 1928, symbolisant ainsi que la qualité du filtre obtenue se rapproche de l’idéal théorique.

En fait, cette technologie contribue à réduire les erreurs dans les filtres de suréchantillonnage des convertisseurs N/A en aval, en remplaçant leur première étape de suréchantillonnage interne, la plus intense en calcul, par une étape intermédiaire de suréchantillonnage basée sur une puissance de calcul plus élevée.

Le filtrage est effectué en une seule étape, sans compromis sur les extrêmes requis pour le chemin des données du signal, la résolution du coefficient de filtre et la longueur du filtre. La résultante est une meilleure résolution, se traduisant par une absence de dureté numérique, un son plus fluide, et une scène sonore plus tridimensionnelle.

L’étage de préamplification fonctionne en pure classe A, privilégiant une très faible distorsion harmonique ainsi qu’une modulation de phase la plus réduite possible.

Les alimentations présentes à l’intérieur du coffret sont à découpage, conçues en interne chez Grimm, et les régulateurs de tension (également mis au point par Grimm Audio) de type série et shunt offrent une isolation électrique extrêmement élevée des parties sensibles du circuit.

Pour revenir aux aspects fonctionnels du Grimm MU2, on retrouve le fameux disque rotatif du MU1, qui passe de la couleur bronze à l’argent. L’ensemble des fonctions est accessible via cette grosse molette dont l’utilisation n’est pas forcément hyper intuitive. Le disque argenté contrôle ainsi le volume, la mise en sourdine, la sélection des entrées, la commutation de sortie ligne/casque et l’accès au système de menus du MU2.

Il est aussi possible scanner un QR code avec son smartphone et d’accéder ainsi à une application permettant de contrôler le MU2. Cela permet de piloter le volume sonore sans passer par Roon, mais aussi de sélectionner les entrées numériques et analogiques, et d’activer / désactiver certaines sources et d’opérer quelques tâches de maintenance basiques comme l’arrêt et redémarrage du serveur Roon interne ou bien encore de remettre à jour la base de métadonnées de Roon.

Le MU2 permet ainsi d’être piloté de 3 façons différentes, son application native, son disque argenté, et son intégration dans l’application Roon, de quoi satisfaire à peu près tout le monde, sauf ceux qui rêveraient d’une application de navigation propriétaire en dehors de Roon, mais pour ça, il faudra attendre de futures évolutions du firmware pour éventuellement pouvoir utiliser JPLAY ou mconnect…

IMPRESSIONS D’ÉCOUTE

J’ai tout d’abord testé le Grimm MU2 en tant que lecteur réseau, puisque c’est sa principale fonction, en connexion à mon NAS Synology.

Ce qui m’a immédiatement impressionné fut l’image stéréo qu’il est capable de reproduire. Elle est vraiment d’une précision chirurgicale tout en ouvrant énormément la scène sonore, très large et profonde.

Lorsqu’on obtient une image aussi large et tridimensionnelle, on cède bien souvent le pas sur la focalisation. Mais en ce qui concerne le MU2, ce n’est clairement pas le cas. Chaque instrument est localisé très précisément.

C’est assez incroyable comme le lecteur DAC de Grimm Audio arrive à faire preuve d’un telle stabilité. On s’attache généralement à optimiser la mise en phase des haut-parleurs pour arriver à ce niveau de performance, mais force est de constater que la source a également sa part de responsabilité dans le résultat.

Cela se répercute sur la micro-dynamique du système qui est excellente avec le MU2 : chaque impact de percussion est d’une absolue netteté, chaque corde pincée semble détourée, et libérée d’un trainage ou d’un écho qui serait plus le fruit d’un manque de précision que la représentation exacte d’une réverbération produite par le local d’enregistrement ou un effet de post production.

Le niveau de détail est aussi particulièrement impressionnant. J’ai très sincèrement entendu des petits détails d’ambiance que je n’avais pas entendu sur des enregistrements que je connais pourtant très bien.
Cela m’a d’ailleurs perturbé sur des prises de son live de concerts car je ne m’imaginais pas combien parfois de petits bruits parasites ne sont pas gommés par le travail de post production.
Peut-être est-ce tout simplement normal si la majorité des équipements de reproduction n’arrivent pas à les identifier…

J’ai même cru au tout début que j’avais un problème sur mon système personnel, une boucle de masse ou autre perturbation d’origine électrique. Mais je me suis rendu compte après vérification que c’était bien le soue des micros que j’entendais plus distinctement ainsi que certains micro-détails qui n’étaient auparavant pas présents.

Le Grimm MU2 est donc une vraie loupe, qui vous rapproche encore plus de la vérité de l’enregistrement.

Que vaut alors ce MU2 par rapport à mon lecteur Esoteric N-05 XD et son horloge externe Cybershaft ? Mon système personnel a un petit avantage technique sur le lecteur Grimm MU2 puisque l’horloge synchronise à la fois le lecteur et le switch réseau LHY SW10.
Je n’ai ainsi pas comparé les deux lecteurs exactement dans les mêmes conditions. Rajoutez à cela que j’ai utilisé l’application JPLAY avec l’Esoteric alors que le Grimm m’imposait Roon. J’ai donc biaisé volontairement la comparaison afin de mesurer à quel point le Grimm MU2 tenait les promesses techniques avancées par le fabricant…

Il y a une diérence de personnalité évidente entre les deux lecteurs réseau : le Japonais est plus relâché alors que le Néerlandais est bien plus tendu.

Le suivi rythmique du Grimm MU2 semble de toute évidence plus rigoureux que celui de mon ensemble Esoteric / Cybershaft. E

n écoutant le second album de Sera una Noche (MA Recordings), on obtient une scène sonore un peu plus stable et précise ainsi que davantage de micro-détails. Je me suis aperçu qu’il fallait plus tendre l’oreille pour les percevoir avec l’Esoteric N-05 XD alors qu’ils apparaissaient plus distinctement avec le MU2.

En revanche, la diversité de timbres apportée par l’horloge Cybershaft permet d’obtenir sur le N-05 XD une palette tonale plus riche que celle observée sur cet album avec le Grimm MU2.

En passant à un enregistrement DSD de l’Utah Symphony sous la baguette de Thierry Fischer (Reference Recording), et plus précisément à une œuvre particulièrement exigeante comme la huitième symphonie de Mahler, le gain apporté par le MU2 en matière de précision de la scène sonore fait la différence.

Le chœur est aussi un peu plus en arrière qu’avec le N-05 XD, ce qui donne une ampleur et une profondeur supérieure, idéale pour ce répertoire. Il est extrêmement difficile de pouvoir écouter chez soi la huitième de Mahler à volume réaliste.
C’est une œuvre qui requiert un effectif très important et qui part sans cesse dans différentes directions. Il faut vraiment un système capable de restituer une image stéréo très précise pour arriver à ne pas rajouter du chaos au chaos. Et le Grimm MU2 parvient à gérer tout ça sans grosses difficultés… c’était pour ainsi dire un exploit !

Je ne saurais d’ailleurs pas dire si cela tient au format DSD ou à l’enregistrement lui-même, mais j’ai ressenti moins de différences tonales qu’avec le précédent album entre les deux lecteurs. Je pense néanmoins qu’une partie de l’explication réside dans le fait que la mise en chaque de l’horloge interne du MU2 peut éventuellement l’handicaper face à l’horloge Cybershaft que je n’éteins que très rarement…

Lorsque je suis revenu par la suite à une symphonie plus consensuelle de Mahler avec la Titan interprétée par le Budapest Festival Orchestra d’Ivan Ficher, j’ai pu apprécier à nouveau une image tridimensionnelle d’une formidable précision, ainsi qu’une rapidité, une qualité de la pulsation assez rare offerte par le MU2.

J’ai écouté la Titan d’Ivan Fischer en me connectant dans un premier temps à la bibliothèque de fichiers hébergés sur mon NAS. Puis, j’ai transféré l’album DSD sur le disque dur interne du MU2.

La procédure est un vrai jeu d’enfant et il sut ensuite de changer de serveur Roon sur l’application en sélectionnant celui du MU2.
Autant j’avais trouvé qu’il y avait un intérêt réel à utiliser le MU1 en tant que serveur, autant cette fois-ci je n’ai pas réussi à identifier un mode d’utilisation du MU2 qui serait vraiment plus efficace en matière de qualité sonore.

Mon installation réseau ayant progressé entre temps, je pense que cela rentre en ligne de compte, avec peut-être aussi une meilleure immunité aux bruits numériques de la part du MU2.

En écoutant l’interprétation de Denis Matsuev avec le Mariinsky Orchestra de la Rhapsodie de Rachmaninov sur un thème de Paganini (enregistrement DSD), j’ai pu décerner un léger surcroît de netteté et précision en faveur du fonctionnement en mode serveur.
La partition du piano est moins fondue avec celle des vents et des sections à cordes.

Tout est un peu plus net et surtout plus immédiat. Les impacts sont plus rapides et incisifs, la gestion des transitoires est certainement une des toutes meilleures entendues à ce jour.
Il me semble donc pouvoir quand même distinguer un avantage à utiliser le stockage interne du Grimm MU2, qui est d’ailleurs vendu à un prix très raisonnable, plutôt qu’un NAS ou autre serveur externe.

Sur la Polonia de Wagner, enregistrée chez Chandos par Neeme Järvi à la tête de l’orchestre national symphonique d’Estonie, les transitoires sont tout simplement époustouflantes.

Même à volume réaliste, la puissance de l’orchestre passe de façon très naturelle, sans ressentir un tassement dynamique ou une forme de compression particulière.

J’ai essayé sur cet extrait musical successivement des câbles XLR et des câbles RCA. Si le constructeur conseille d’utiliser de préférence une liaison symétrique, j’avoue que je n’ai pas ressenti de grosses diérences avec les deux sorties, voire même avoir obtenu de meilleurs résultats en RCA avec les blocs d’amplification SPEC RPA-W3 EX qu’avec certains câbles de modulation symétriques.

L’utilisation en liaison asymétrique n’est donc pas un frein ou une limitation du MU2 en ce qui concerne l’expérience que j’ai pu en retirer à titre personnel, et ne devrait donc, à mon avis, pas être un critère de choix particulièrement restrictif dans le cadre de l’acquisition potentielle d’une unité MU2.

Coté streaming réseau, les essais avec Qobuz se sont révélés totalement convaincants. La qualité de traitement du bruit numérique semble également faire effet sur la qualité sonore du streaming Qobuz, pour moi identique en termes de clarté, de résolution et de qualité tonale à ce que j’ai pu écouter à partir de mon stockage physique.
Ainsi, le tube de Kate Bush « Cloudbusting » repris par Sarah Fairfield et Marcus Olgers sonne admirablement. La présence de la voix de la chanteuse est bluffante. La capacité du MU2 à incarner de façon holographique la chanteuse est troublante…

Dans un registre différent, le Carnaval des animaux de Saint-Saëns enregistré par Lang Lang et son épouse Gina Alice chez DG (avec l’accompagnement de l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig), restitue une très jolie clarté des deux pianos, au sein d’un ensemble orchestral remplissant complètement ma salle d’écoute.
J’ai aussi beaucoup apprécié la capacité du lecteur DAC Grimm à reproduire très fidèlement les amplitudes dynamiques de chaque instrument. Les intentions des musiciens sont ainsi pleinement exprimées.

Sur les « Fossiles », le son ne sature jamais alors qu’il est excessivement fort. On continue à percevoir les réverbérations du local d’enregistrement de façon très précise alors que le niveau d’intensité sonore devrait normalement couvrir ou masquer ces détails d’arrière-plan.
Dans le second concerto pour piano en sol mineur opus 22, présent dans le même album Qobuz, toute la puissance du jeu du pianiste chinois est restituée sans que je perçoive à aucun moment un possible détimbrage.

La sortie casque du Grimm MU2 permet d’associer des casques de faible impédance mais ne se substituera pas à mon avis à un vrai amplificateur casque pour les casques de faible impédance et basse sensibilité.
En ce sens, je la trouve un peu moins polyvalente que celle de mon Esoteric N05 XD avec ses deux prises jack et XLR.

Avec un casque un peu exigeant comme mon AKG K701, j’ai été obligé de régler le volume entre – 5 dB et 0 dB pour avoir un niveau d’écoute vraiment soutenu. On peut éventuellement profiter du boost offert par le contrôleur de volume du MU2 allant jusqu’à + 8 dB. Mais cela se fait au détriment du niveau de distorsion qui s’élève sensiblement et qui est totalement détectable dans le cadre d’une écoute au casque.
je n’ai clairement pas eu cette impression avec le Meze Audio 99 Classics qui reste une charge plus facile et bien adaptée au MU2.

Concernant les entrées analogiques, et quand bien même ce n’est pas vraiment l’objectif premier visé par l’acquéreur potentiel d’une unité MU2, j’ai pu tester l’entrée symétrique du lecteur Grimm.

J’ai été positivement surpris par la qualité sonore obtenue par mon système lorsque j’ai relié mon lecteur SACD Esoteric K03 aux entrées XLR du Grimm MU2.
Je n’ai en effet perçu aucune perte de résolution ni aucune distorsion de l’image stéréophonique.

J’ai utilisé le SACD du label nordique 2L « Magnificat ». La beauté des timbres, la douceur des voix, l’ampleur et la profondeur de la chorale, la gradation des nuances du grand orgue, tout y était.

J’ai été à ce point subjugué que le disque entier est passé sans que j’aie envie à un moment donné de me livrer à une écoute A-B, de revenir en arrière, de zapper une piste. Non, j’ai fermé les yeux et ai remercié Morten Lindberg (le patron du label 2L) de produire de si belles réalisations.

Ainsi, si la section analogique du préamplificateur de mon Esoteric N-05 XD est de très bonne facture, celle du Grimm ne semble pas en reste et permet de se passer d’un préamplificateur externe, grâce à deux excellentes entrées analogiques.

Étant accaparé par mon lecteur SACD Esoteric, j’ai poussé l’exercice un peu plus loin en testant cette fois-ci l’entrée numérique SPDIF du MU2. J’ai du remplacer le média SACD par un simple CD (« Wilderness » du regretté Tony Williams) en raison de la résolution limitée de la sortie numérique coaxiale de mon lecteur K03.

J’ai préféré de loin l’entrée numérique coaxiale du MU2, ce qui montre bien le gap entre les deux convertisseurs, celui de mon lecteur SACD commençant à dater. L’écart en matière de résolution, de nombre de petits détails masqués par la puce AKM, est parfaitement audible et illustre une dernière fois le niveau de performance du Major DAC de Grimm Audio.

Voilà qui clôt ce banc d’essai d’un Grimm MU2 qui s’avère en effet constituer un maillon d’une grande versatilité.

CONCLUSION

Premier point positif : le Grimm MU2 tient toutes les promesses données par ma précédente et excellente évaluation du transport numérique MU1, ainsi que par la démonstration faite durant l’édition 2023 du salon de Munich.

Deuxième point positif : le MU2 va au delà de ce à quoi on pouvait s’attendre en intégrant un convertisseur dans le boitier du MU1, grâce à un DAC novateur et ultra-performant ainsi que via un prétraitement FPGA très ambitieux et pointu.

Troisième point positif : cet appareil démontre une vraie polyvalence, celle d’un maillon central d’une chaîne hi-fi accueillant les autres sources numériques et analogique grâce à un contrôle de volume de très bonne facture.

Enfin, quatrième point crucial : le prix !

On pouvait s’attendre à une addition particulièrement salée au regard du prix demandé pour le transport numérique, et finalement, Grimm Audio reste dans un budget extrêmement raisonnable pour l’ensemble des prestations rendues par ce MU2.

Si je dois faire une synthèse de tous ces points positifs, cela mérite sans doute un peu plus qu’un Grand Frisson, mais bien la récompense suprême, celle décernée jusqu’à ce jour une seule fois pour les Kii 3 + BXT, notre label « Performance Ultime » !

Le MU2 bénéficie d’un excellent rapport qualité / prix, rarement égalé dans ces budgets, certes élevés, mais pas non plus stratosphériques…

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