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Audiophile-Magazine sur le Silent Angel N16 LPS

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Audiophile-Magazine

30/04/2021

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C'est sans aucun doute le meilleur compromis que j'ai pu avoir entre les mains en matière de switch audiophile

Présentation de Thunder Data

Thunder Data est une société fondée par un ingénieur chinois, le Dr Eric Jian Huang. Le champ d’expertise de Thunder Data couvre différents domaines comme les serveurs, la communication réseau, la gestion des données, les logiciels de stockage réseau, ou bien encore l’ingénierie en électronique. Le directeur technique de Thunder, Chorus Chuang, est également un spécialiste du matériel réseau, des logiciels de stockage, du signal de communication numérique et des NAS de qualité audio. Actuellement, Thunder Data a développé 2 branches d’activité : « Silent Angel » pour le grand public et « Thunder Data » pour les professionnels.

Produits de Silent Angel

La gamme de produits Silent Angel vise à fournir des solutions pour l’audio-vidéo haut de gamme. Pour l’instant, les propositions se sont cantonnées à des switchs, une alimentation de type LPS, et un récent lecteur/serveur audio. La gamme de produits de la division Thunder Data offre une solution complète, qui comprend les serveurs, le stockage, le service cloud, le déploiement de la lecture multimédia sur plusieurs nœuds pour des entreprises et collectivités. Thunder Data envisage par ailleurs de devenir prochainement un spécialiste des plate-formes de publication de contenu multimédia haute résolution.

Focus sur le Bonn N16 LPS

Mais concentrons-nous sur le produit qui retient notre attention aujourd’hui : le Bonn N16 LPS. Le Bonn N16 LPS constitue une montée en gamme par rapport au précédent Bonn N8. Silent Angel entend ainsi chasser sur les terres de SotM, bien que l’intégration ne soit pas à proprement parler le fort de ce dernier. Le N16 LPS inclut l’équivalent de deux Bonn N8 isolés l’un de l’autre et d’une double alimentation linéaire Forester F1 déjà commercialisée par l’entreprise comme maillon indépendant, tout cela dans un seul boîtier. Les deux switchs, séparés en Zone 1 et Zone 2, permettent d’isoler de manière optimale le signal de données transmis à votre lecteur de musique dématérialisée du trac de données émis par le réseau domestique. Le Bonn N16 LPS, comme son nom l’indique, est équipé de seize ports Ethernet Gigabit 100/1000. Un câble de liaison RJ45 est fourni avec l’appareil puisqu’il convient de relier les deux sections de switch si on opte pour un mode de branchement en série. Ainsi, le port 8 de la zone 1 doit être relié au port 1 de la Zone 2 avec le câble fourni.

Configuration des zones

La zone 1 est destinée à accueillir les raccordements des éléments purement informatiques, généralement source de bruits parasites, à l’instar des box, routeurs et NAS. La Zone 2 est réservée aux appareils hi-fi (serveur audio, lecteur réseau, ordinateur, ou DAC). Cette isolation entre les deux zones permet de ségréguer les interférences générées ou transportées par le réseau domestique, et donc de limiter la transmission de celles-ci aux lecteurs audio. Reste le fait de la possible transmission du bruit indésirable via le cordon Ethernet reliant les deux sections. Un autre schéma est possible pour assurer une isolation totale des deux sections. On raccorde alors le routeur ou la box aux ports 1 de chaque section et on branche le NAS sur la zone 1 et le lecteur réseau sur la zone 2. La double alimentation Forester montée dans le Bonn N16 est dotée d’un transformateur toroïdal à haut rendement, d’un circuit symétrique et de MOSFET à faible bruit. Ses deux sorties viennent alimenter indépendamment chacune des zones et répondent à la nature de chargement haute fréquence du circuit de commutation et du circuit d’horloge, en alimentant deux modules de commutation séparés à 8 ports. Ce switch audiophile N16 LPS isole la source d’horloge pour chaque zone du réseau. Il dispose de deux modules TCXO (oscillateur cristal à compensation de température) d’une précision de 0,1 ppm optimisés pour deux zones de réseau isolées, de sorte que le TCXO peut se débarrasser du bruit d’alimentation du circuit de commutation et générer un signal réseau précis et une transmission de données stable. Le Bonn N16 LPS est équipé de deux circuits d’isolation contre le bruit électrique, séparant ainsi les cartes de puissance et la carte de l’horloge. Pour compléter le tableau, le Bonn N16 LPS est également équipé d’un absorbeur EMI (interférences électromagnétiques) sur la face interne de son boîtier inférieur pour absorber les interférences du circuit numérique interne.

Impressions d’écoute

Je vais essayer d’aller à l’essentiel, histoire de ne pas rendre une histoire de branchements plus compliquée qu’elle ne devrait, surtout lorsqu’il n’y a pas pléthore d’appareils à connecter. Je n’ai pas été particulièrement convaincu par le schéma de branchement en série. J’ai trouvé qu’il n’amenait rien de plus que mes deux combinaisons de référence, à savoir Aqvox SE + alimentation Paul Hynes SR4 et Waversa SmartHub + HDPLEX. Je dirais même que le résultat est légèrement en retrait du côté de la définition et de la transparence. Pour ce qui est des points positifs, la taille de l’image stéréo s’agrandit sensiblement, avec une sensation légèrement accrue de relief. On peut essayer de rediriger le NAS Synology sur la zone 2 mais le changement n’est pas flagrant et il m’a semblé que celui-ci gagnait à rester séparé de la zone attribuée au lecteur réseau. La configuration en totale isolation m’a en revanche vraiment enthousiasmé. Je ne pensais pas qu’on puisse arriver à de tels écarts qualitatifs entre les deux modes de branchement. Et pourtant… Le problème d’organisation essentiel reste d’avoir accès à deux connexions distinctes menant au routeur ou à la box internet, ce qui dans mon cas, et compte tenu de leur éloignement respectif par rapport à ma chaîne hi-fi, a nécessité d’utiliser un switch intermédiaire entre la box internet reliée via une prise Ethernet murale dans mon auditorium et le Bonn N16 LPS. Ce problème ne se serait pas posé si j’avais pu disposer de deux prises Ethernet murales ou si j’avais installé un routeur intermédiaire dans ma salle d’écoute, mais tel n’est pas le cas. Mes conditions de test ne sont donc sans doute pas optimales, mais elles ne sont pas pour autant non-représentatives ou si imparfaites qu’elles ne puissent conduire à des différences subjectives suffisamment marquées. À l’écoute, l’image sonore reste très large, mais elle est aussi plus aérée et plus précise que dans le premier schéma en série. En comparaison de mes deux switchs de référence, qui sont à peu près dans la même zone tarifaire avec leur alimentation linéaire ajoutée (voire légèrement plus chère en ce qui concerne le Waversa qui fonctionne néanmoins plutôt bien avec son alimentation à découpage d’origine), le Bonn N16 LPS paraît plus naturel. Les deux autres ont une légère tendance à enjoliver la réalité. C’est bien évidemment discret et même très bien fait, mais ce n’est pas toujours universel, et puis il y a cette petite persistance qui finit par lasser. Ainsi, le SmartHub de Waversa a cette tendance à ajouter de l’euphonie, avec une signature sonore très proche d’un amplificateur à tube. C’est assez séduisant quand vous avez un ensemble à transistors, mais sans doute un peu trop excessif lorsqu’on repasse à une amplification à base de triodes. Le couple Aqvox SE / SR4 triche un peu moins, mais cède légèrement en termes de transparence tout en présentant l’avantage d’obtenir des timbres plus pleins, avec pourtant une petite coquetterie dans les aigus. Il s’adapte bien mieux à une amplification à tubes, un peu moins à une combinaison 100% transistors, sans pour autant que cela soit vraiment rédhibitoire. Cela reste après tout mes deux combinaisons préférées et j’essaie de rester critique vis-à-vis de mes choix, sachant par ailleurs que la perfection n’est pas de ce monde, l’important étant de tenter de s’approcher de cet idéal. En passant sur le N16, on se rend mieux compte de ces petits artifices qu’emploient mes deux compétiteurs. Du point de vue de la balance tonale, on gagne vraiment en naturel avec une qualité de timbres que je n’avais pas encore entendue avec un autre switch. Le son du Bonn N16 LPS est plus dense que celui de l’Aqvox SE, mais aussi plus apaisé, sans cette petite brillance dans le haut médium qui conférait pourtant ce caractère chantant au switch allemand ; pas désagréable pour autant. Sur l’album « La Segunda », on gagne en matité et en naturel. Toutes les cordes pincées acquièrent une épaisseur et une présence toute particulière. Les voix sont extrêmement lisibles, toutes les micro-informations qu’on percevait apparaissent avec davantage de netteté, de présence. L’énergie des instruments à vent est inédite à ce stade, le suivi rythmique semble encore plus net et précis. C’est incroyable ce qu’il y a à décortiquer sur cet enregistrement tout en conservant une puissance musicale et émotionnelle de premier plan. Je suis ensuite passé à un enregistrement DSD, toujours de très haute qualité technique, celui de Denis Matsuev avec le Mariinsky interprétant les très dynamiques Concerto n°1 de Rachmaninov, et n°2 de Shchedrin. Ce SACD est merveilleux du point de vue de l’équilibre entre soliste et orchestre, alors que les deux sont quasiment en permanence sur la corde raide. Je ne pensais pas en fait qu’on puisse gagner encore en lisibilité sur l’écoute de ces concerti dont la dynamique et la précision de la prise de son paraissent dantesques, et pourtant… tout passe avec encore plus d’aisance qu’avec l’Aqvox SE ou le Waversa. C’est, je dirais, un juste milieu entre ces deux répartiteurs réseau. Là où on gagne en précision sont les attaques de notes et les transitoires. La scène sonore est aussi plus large, c’est indéniable. À l’écoute d’un enregistrement de piano, celui de la pianiste Sabine Weyer « Mysteries », j’ai pu apprécier de nouveau la qualité de suivi du phrasé que procure le Silent Angel. Il y a une sensation de netteté, qui diffère assez des deux autres concurrents au titre du meilleur switch chez moi. Les timbres semblent plus pleins, comme si on écoutait plus fort, et le suivi mélodique et rythmique paraît plus naturel. À côté, le Waversa Smarthub donne une impression d’une meilleure richesse harmonique dans le haut du spectre, et d’une restitution plus romantique, moins rigoureuse aussi que celle du N16 LPS. Dès l’introduction de la Sonate impetuosa de Bacri, la tenue des notes graves semble bien meilleure avec le Silent Angel, on ressent une présence toute autre alors que le Waversa donne presque la sensation de jouer une octave plus haut. La densité qu’il délivre ne se fait néanmoins pas au détriment de la respiration ou du détail. Non, tout semble plus précis, et plus juste du point de vue de l’équilibre tonal. Les écarts dynamiques sont également plus francs. L’écoute qu’il propose est moins distante, plus en contact avec la musique et son enregistrement. Je n’aurais pas cru qu’il puisse y avoir un écart de performance si net entre ces deux switchs. Décidément, ce type de maillon, qu’on aurait considéré comme purement secondaire, n’a pas fini de me surprendre. En réécoutant les mêmes extraits avec le switch Aqvox SE, je me suis senti quand même moins distancé par rapport au N16. J’entends que la balance tonale, avec le switch allemand, reste très proche de celle du chinois, alors que le coréen Waversa introduit une forme de prisme quand même très particulier. L’Aqvox SE donne en revanche la sensation d’avoir un niveau un peu atténué ou bruité, comme si le Bonn N16 LPS permettait de raviver en quelque sorte le signal. On a l’impression d’un son plus fort, plus dense, plus pur et moins bruité. Le Steinway sonne avec le N16 d’une façon bien plus naturelle, voire authentique.

Conclusion

Le Silent Angel N16 LPS repousse donc les limites. C’est sans aucun doute le meilleur compromis que j’ai pu avoir entre les mains en matière de switch audiophile, à la condition de l’utiliser en mode « isolation totale », le montage en série étant beaucoup moins convaincant à l’écoute. Il faudra donc un switch intermédiaire ou deux accès directs à partir du routeur. La mauvaise nouvelle est que la qualité du switch intermédiaire, placé en amont, impacte également le résultat obtenu avec le N16 LPS… même en utilisant un switch Netgear de bonne qualité comme le GS105 alimenté par une alimentation Paul Hynes SR4, on obtient un résultat assez en dessous de ce que procure le N16 avec l’Aqvox SE et la même alimentation Paul Hynes en amont. L’addition commence donc à être sacrément salée : est-ce le prix pour se rapprocher d’une certaine forme de perfection sonore ? Je dois, malheureusement pour mes finances, me rendre à cette évidence… JC

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