Près de trois années d’absence, revenir fréquenter le plus grand salon mondial de l’audio haut de gamme n’a pas été sans constater un certain nombre d’évolutions plus ou moins radicales. Entre autres, le nombre de salles où la distorsion engendrée par le système était clairement audible m’a vraiment interpelé, et ce à double titre : Premièrement parce que cela n’avait pas l’air de préoccuper les exposants, signe que le niveau d’exigence par rapport à la mise en œuvre d’un système est plutôt orienté à la baisse. Et deuxièmement, parce que les visiteurs et la presse spécialisée avaient l’air de ne pas s’en soucier davantage. La presse spécialisée s’est d’ailleurs transformée en l’espace de quelques années en une cohorte d’individus munis d’un appareil photo et d’un bras articulé qui viennent filmer deux minutes une salle sans poser aucune question, ni peut-être vraiment écouter le système lui-même. Je suppose que tout ça part sur les réseaux sociaux et YouTube et c’est bien là l’essentiel….
Au milieu de tout ça, je vous rassure, il reste quand même de l’humain, et certains exposants ont marqué en ce qui me concerne cette édition 2023. Si je devais décerner un titre du meilleur son du salon, je le remettrais à deux salles : Celle occupée par ALSYVOX, PILLIUM, TAIKO ET LAMPIZATOR, et celle de GRIMM AUDIO. La première confirme, s’il en était encore besoin, la qualité de ces grands panneaux à rubans espagnols (modèle Raffaello), surtout lorsqu’ils sont alimentés par une amplification aussi puissante et stable que Pillium Audio. Enfin, la source constituée par le serveur Taiko et le haut de gamme LampizatOr (Horizon) figurent dans ce qui se fait de mieux aujourd’hui en termes d’exploitation des supports numériques. Lukasz Fikus, patron de LampizatOr, est par ailleurs un des rares fabricants à tourner sur le salon pour rester à l’affût de ce qui se fait chez les autres, et je trouve que c’est une saine démarche que de ne pas s’isoler dans sa tour d’ivoire.
Le second système que je positionnerais exæquo sur la plus haute marche du podium est celui démontré par Eelco Grimm, principal représentant du fabricant hollandais Grimm Audio. Munich était l’occasion de présenter au public le MU2, conçu sur la base du transport MU1, avec un DAC maison intégré. Cette source numérique était associée à du matériel vintage, deux petits moniteurs épaulés par le subwoofer des enceintes LS1, et des amplificateurs appartenant à Eelco Grimm, utilisés pour la mise au point du MU2. Ce streamer DAC, en dépit du système minimaliste (de bonne facture mais dans un budget relativement modeste en comparaison de l’autre occupant de la première marche de mon podium), m’a vraiment étonné, tellement le niveau de naturel et de résolution était stupéfiant. Avec un prix prévisionnel de 18.000 €, cette source numérique est une vraie bombe, de quoi venir chatouiller toutes les sources les plus onéreuses du moment. Eelco Grimm disposait d’une base déjà excellente avec le MU1, mais le MU2 semble tout simplement exceptionnel. J’ai vraiment hâte de pouvoir en réaliser un banc d’essai, peut-être d’ici la fin de cette année car l’appareil devrait être commercialisé vers le mois d’octobre.
Munich reste par ailleurs la grande messe de la haute-fidélité avec son lot de découvertes et de bonnes surprises.
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