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Audiophile-Magazine sur les enceintes Aequo Audio Stilla

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01/10/2021

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Si le faible encombrement et l’adaptation à l’acoustique de votre salon sont des critères essentiels, alors les Stilla y répondent pleinement

Présentation de la Stilla

La Stilla est une enceinte trois voies compacte et élégante. Pour les deux représentants du constructeur, Ivo Sparidaens et Paul Rassin, elle représente une déclinaison du précédent modèle plus ambitieux et onéreux, l’Ensis, tout en étant capable de faire presque aussi bien en termes de performances, dont acte… À la sortie du carton, on constate en effet que cette enceinte est particulièrement bien finie, moderne et esthétique, avec un design tout scandinave, bien que néerlandais. Le cabinet strié et élancé n’est d’ailleurs pas sans me rappeler certains modèles du constructeur danois Gamut ou de l’allemand Gauder Akustik…

Construction et Matériaux

La comparaison s’arrête là et la caisse de la Stilla, d’ailleurs qualifiée de « coque de bateau », est subtilement appairée à un déflecteur arrière de forme elliptique, permettant de réduire les résonances internes de l’onde arrière de chaque haut-parleur. Pas de bois ici, mais une matière synthétique incorporant de la céramique thermoformée, assez proche du Corian, mais avec des tolérances supérieures, et qui permet de rigidifier complètement l’ensemble. Les feuilles de ce matériau secret baptisé “Pierre Artificielle” sont chauffées avant qu’une presse de 20 tonnes ne les plie pour leur donner la forme souhaitée dans des moules de précision. Les haut-parleurs utilisés sont réalisés sur cahier des charges chez ScanSpeak. Les deux woofers internes en papier sont recouverts de Nomex et sont orientés en diagonale afin de mieux exploiter les avantages liés à l’annulation des forces. Chaque woofer dispose de son amplificateur de type nCore de 250 watts et est relié à une tuyère verticale évasée à sa base et redirigé vers l’avant de l’enceinte. Le système de guide d’ondes haute fréquence EHDL™ redistribue une partie de l’énergie verticale en énergie horizontale afin que la scène sonore ne souffre pas des réflexions du sol et du plafond. La directivité optimisée autorise ainsi en théorie d’excellents résultats même dans des environnements acoustiquement imparfaits. Le médium Ensis dont la Stilla a hérité combine un cône en polypropylène auto-amorti chargé de minéraux avec un système de moteur symétrique très rapide de style Accuton. Comme Ensis, ce haut-parleur central n’est équipé que d’un seul filtre passe-bas de premier ordre (6dB / octave) à 2 kHz. Le recouvrement interne des woofers filtré en passe-bas également en second ordre vers 100 Hz est purement mécanique. Cela évite d’utiliser le classique passe-haut dans le médium des enceintes classiques habituelles. La Stilla est donc davantage une deux voies équipée d’un subwoofer actif qu’une colonne trois voies conventionnelle. Les haut-parleurs de grave de 7 pouces utilisés sur la Stilla embarquent les dernières avancées de ScanSpeak en matière d’intégration d’un cône à longue portée avec un moteur ultra-rapide. Le nouveau tweeter à dôme souple d’Æquo Audio pour Stilla arbore le même flux magnétique optimisé que le tweeter “Ensis”, tout en améliorant la dispersion latérale afin de limiter les réflexions au sol et au plafond. La conception de l’enceinte est fondamentalement basée sur l’objectif de proposer l’enceinte la plus fine possible capable de délivrer des prestations sonores de haut niveau en s’affranchissant en grande partie de leur environnement acoustique.

Ajustements et Connectique

Je comprends donc que ce travail a été centré autour d’un compromis globalement acceptable, et impactant forcément les coûts de fabrication. Difficile néanmoins pour une enceinte, aussi onéreuse et sophistiquée soit-elle, de s’affranchir totalement de son environnement acoustique. Mais force est de constater que les ingénieurs d’AEquo Audio ont vraiment essayé de trouver des astuces permettant de faire de la Stilla une enceinte particulièrement adaptée aux contraintes des pièces de vie modernes et réverbérantes. Tenir compte des modes de vie et des habitudes de consommation, n’est-ce pas finalement un premier pas vers une démarche de qualité produit ? Pour ce faire, la palette de matériaux utilisés est relativement large : la pierre artificielle “maison”, le contreplaqué scandinave, l’aggloméré haute densité, l’aluminium, et la laine de mouton haute densité pour l’amortissement interne. Les connecteurs sont des borniers WBT pour le câble d’enceinte, et des SpeakOn pour le cordon d’alimentation secteur de 3 mètres. Il est vrai que l’utilisation de ce type d’enceintes semi-actives nécessite d’avoir un peu de longueur de câble afin de pouvoir les relier à la fois aux amplificateurs et au secteur. L’impédance nominale de 8 Ω et une sensibilité de 90 dB rendent compatibles les Stilla avec un large panel d’amplificateurs. Leurs dimensions compactes de 107 cm de hauteur par 16 cm de largeur et 26 cm de profondeur, ainsi que leur poids plume de 20 kg, en font des enceintes logeables dans des espaces plutôt restreints. La sensibilité de 2,83 V du caisson actif est standard et la bande passante revendiquée de 18 Hz à 35 000 Hz me semble un peu optimiste. Au-dessus de l’enceinte, deux potentiomètres permettent un réglage du grave pour accorder les Stilla plus finement à la taille de la pièce (allant de XXS à XXL) et à son positionnement par rapport aux murs latéraux. Un réglage manuel de l’inclinaison du cabinet permet également de mieux adapter l’enceinte à son environnement ainsi qu’à la position d’écoute. La finition standard proposée est un blanc mat, assez élégant. D’autres finitions en d’autres coloris ou en bois sont disponibles en option, mais contre un surcoût pouvant monter jusqu’à 6.000 €. Des coloris différents peuvent être également choisis pour les pieds, et AEquo va jusqu’à proposer des câbles secteur et haut-parleurs de différentes qualités.

Impressions d’Écoute

Les petites colonnes se sont de toute évidence bien adaptées à la taille de ma salle dédiée. Pas besoin d’ailleurs d’utiliser le réglage de la taille de pièce puisque la position neutre a restitué une image stéréo toute aussi convaincante que celle réservée aux grandes salles, tout en préservant une qualité de timbres optimale. En tournant le potard vers l’extrême droite, j’ai obtenu davantage de grave mais presque trop, puisque la lisibilité générale s’en est trouvée amoindrie. Pas une mauvaise nouvelle qu’on ne soit finalement pas trop tributaire des réglages… Ces colonnes de dimensions modestes ne sont effectivement pas en reste pour remplir une salle de grande taille, du moment que leur positionnement est correctement réalisé. En revanche, il ne faut pas attendre d’un si petit format de haut-parleurs et de charge acoustique une articulation à la hauteur des Vivid ou de grosses JBL. La physique impose inévitablement ses limites… et parfois certains montages plus classiques parviennent à creuser l’écart vis-à-vis des Stilla. Les Illumine HEFA en l’occurrence me restituent un résultat plus vivant et dynamique, sans conteste moins lissé que les AEquo Stilla, délivrant plus de grave, mais au prix d’une image stéréo moins structurée et moins profonde que ces jolies enceintes blanches. Mais sur le reste, la diversité tonale, la tension naturelle de la musique, la largeur de l’image stéréo, l’homogénéité sur l’ensemble de la passante, toutes ces qualités reviennent aux enceintes d’Alexandre Chamagne ! Cela laisse à réfléchir lorsqu’on regarde le prix des enceintes du constructeur de Mutzig… Bien évidemment, les Stilla permettent d’utiliser une large palette d’amplificateurs qui ne sera pas forcément la caractéristique de n’importe quelle autre paire d’enceintes. Et puis les réglages permettent un réglage fin qu’on ne pourra obtenir (ou pas) avec d’autres qu’en les repositionnant dans la salle d’écoute. C’est ce que j’ai pu constater en redescendant les Stilla dans mon salon du rez-de-chaussée : leur architecture leur permet de s’adapter assez facilement à un changement d’acoustique. Très proches du mur arrière et moins espacées, elles parviennent à conserver la même qualité de focalisation et de réponse dans le grave. La contrebasse de Brian Bromberg sur l’album « Wood » est étonnamment pleine, avec une fondamentale très solide, mais distillant aussi une complexité harmonique dans l’infra-grave que je n’aurais pas soupçonnée. Je leur ai trouvé plus d’articulation, une meilleure aptitude à retranscrire la micro-dynamique, que lorsque je les ai auditionnées dans ma salle dédiée, signe peut-être qu’il ne faut pas que la grenouille se fasse plus grosse que le bœuf… Sur l’album de David Neeman « Noir Lac », la voix de Krystle Warren m’a parue plus articulée dans cette configuration d’écoute de proximité plutôt que dans ma salle dédiée où il manquait de nuances et de détails. Et pourtant, la source numérique utilisée dans mon auditorium est normalement un bon cran au-dessus du HiFi Rose, il faut donc croire que ces enceintes sont quand même plus adaptées à un environnement domestique, une pièce de vie classique, qu’à une salle conçue spécialement pour l’écoute de la musique. L’apparence soignée et le format élancé peu encombrant viennent d’ailleurs confirmer cela. Et puis les réglages de l’enceinte ont toute leur utilité dans une pièce où il y a vraiment quelque chose à corriger. Reste le prix, clairement élevé pour une enceinte de ce format. Si on regarde attentivement le raffinement de conception de ces enceintes, on n’a pas l’impression pour autant que le prix soit injustifié. Il y a peu de concurrentes qui embarquent autant de sophistication dans autant de compacité. Peut-être les Leedh E2, mais on ne s’y retrouvera ni sur l’extension dans le grave, ni sur la facilité de placement. Les enceintes de Gilles Milot ont en effet bien plus d’exigences en matière de positionnement dans la salle d’écoute… Mais c’est évident qu’il y a de la concurrence à ce niveau de budget. Et la décision d’achat devra se faire en intégrant tous les paramètres, et notamment l’esthétique ainsi que le faible encombrement. Car dans l’offre actuellement disponible des enceintes avec une section de grave amplifiée et possibilité de réglage, les AvantGarde TA XD sont une très intéressante proposition, moins onéreuse et tout aussi bien finie, mais prenant évidemment plus de place dans un salon…

Conclusion

C’est une proposition singulière que ces AEquo Stilla, à mi-chemin entre l’enceinte active professionnelle et l’objet décoratif d’une pièce de vie. Il leur faudra donc trouver leur public, dans un marché déjà très encombré, mais où la singularité peut néanmoins s’avérer un choix judicieux. Si le faible encombrement et l’adaptation à l’acoustique de votre salon sont des critères essentiels, alors les Stilla y répondent pleinement, méritant une écoute attentive dans cette zone tarifaire.

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5 étoiles pleines, de couleur orange pour la notation de 1877.audio
Expérience globale : 5/5
Je tiens à souligner la qualité de service permanente assurée par Jean-François aussi bien en termes d’écoute et de conseil que de réactivité et de disponibilité résolue à répondre efficacement à ma demande. J’ai bien reçu mon câble usb comme prévu,et celui-ci s’est avéré d’une musicalité largement conforme à mes attentes. De plus, non content de s’employer à aller au devant des exigences de ses clients potentiels, Jean-François leur fait confiance, et ça… ça change tout!

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