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Audiophile-Magazine sur les Grimm Audio SQM

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30/03/2020

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Le Grimm SOM conforte le positionnement du fabricant néerlandais sur le créneau des équipements haut de gamme à prix raisonnable

Présentation de Grimm Audio

Grimm Audio, société hollandaise spécialisée dans le matériel audio professionnel et fondée en 2004, commercialise également des câbles estampillés à sa marque. C’est un peu inhabituel chez les intervenants du milieu professionnel car ils sont généralement assez loin des préoccupations audiophiles relatives aux câbles, qui peuvent conduire à des conceptions très ésotériques, et surtout pas du tout économiques et pratiques, lorsqu’il s’agit de dérouler des dizaines de mètres de câbles dans un studio d’enregistrement. Et cela serait encore plus surprenant si je devais préciser que la personne à l’origine de ces développements de câbles chez Grimm n’est autre que Bruno Putzeys.

Développements de câbles

Alors qu’il commençait à s’ennuyer chez Philips, ce dernier s’était diverti en testant les propriétés non pas conductrices des câbles mais essentiellement mécaniques. Il avait observé dans son laboratoire que les vibrations des câbles se transmettaient comme un effet microphonique aux différents maillons en aval de la chaîne hi-fi. Il avait donc cherché un moyen de concevoir une structure engendrant le moins d’effet microphonique et donc la plus insensible aux vibrations. Cela s’est finalement concrétisé lorsqu’il était chez Grimm, en mettant au point un câble de modulation qui était suffisamment souple pour s’adapter aux contraintes matérielles des studios, et le plus insensible aux vibrations. Ainsi étaient nés les câbles Grimm TPR, puis TPM, que les studios Wisseloord aux Pays-Bas avaient rapidement adoptés compte tenu des performances et du prix de revient très raisonnable.

Autres contributions de Bruno Putzeys

Bruno Putzeys avait également travaillé sur des projets bien plus sophistiqués, comme le convertisseur analogique / numérique discret 1 bit AD1, qui avait été plébiscité par le label de disques Channel Classics. On lui doit également la participation à la conception de l’horloge maître CC1, du moins pour l’écriture de son firmware, en collaboration avec Guido Tent et Peter van Willenswaard, horloge qui avait été mesurée à l’époque comme ayant la plus faible gigue de l’industrie audio professionnelle.

Nouveaux produits chez Grimm

Aujourd’hui, deux produits suscitent mon intérêt chez Grimm : leur nouveau lecteur, le MU1, et leur nouveau câble de modulation : le SOM. Remettre le métier sur l’ouvrage et essayer de repousser les limites d’un câble, qui m’avait jusqu’à présent donné satisfaction dans de nombreux cas de figure, a attisé ma curiosité. J’ai déjà une belle collection de câbles XLR mais j’avoue que je reviens souvent au TPM. Ce n’est pas un câble qui pardonne beaucoup, je le trouve au contraire plutôt intransigeant. Il peut paraître parfois trop droit, trop dégraissé, un peu avare sur les moyennes fréquences. Mais lorsque toutes ces mauvaises impressions s’évanouissent, c’est signe que votre système audio fonctionne de façon optimale… On profite alors pleinement de sa transparence assez exceptionnelle.

Comparaison avec d’autres câbles

On retrouve d’ailleurs le même type de câble chez Hypex, un peu moins marketé et peut-être un peu moins intransigeant. Il ressemble néanmoins très fortement à son cousin TPM de chez Grimm. Suivrait-on Bruno Putzeys à la trace ? Le SQM est présenté chez Grimm comme une sorte d’aboutissement du concept lancé avec le TPR, je cite : « SOM fait passer la philosophie du câble audio Grimm de faible microphonie et d’un blindage approprié au niveau supérieur. La qualité sonore qui en résulte est un sérieux progrès par rapport au déjà excellent câble TPR de Grimm. La façon dont elle traite la réverbération est étonnante, la dynamique est plus grande, elle définit une image stéréo plus grande et plus profonde, et la musique coule d’une manière désarmante et naturelle. » C’est en tout cas dans une perspective de remplacement, celui du TPM, que s’inscrit le tout nouveau SOM.

Caractéristiques techniques du SOM

Le SOM est un montage en Star Quad ainsi que son nom l’indique (Star Quad Master), c’est-à-dire qu’il utilise 4 conducteurs étroitement torsadés (+1 pour la masse) avec un écran complet. Cette disposition se traduit par une structure magnétiquement coaxiale et offre ainsi une meilleure réjection des interférences électromagnétiques par rapport aux câbles standard à deux conducteurs. Le SQM utilise des gaines en carbone, et des connecteurs XLR Neutrik plaqués or. Il est également commercialisé en version asymétrique et propose des fiches WBT Nextgen de qualité. Le blindage met en œuvre un écran au tissage très resserré afin de garantir une très bonne immunité aux champs électriques et magnétiques.

Impressions d’écoute

L’apparence du nouveau câble de modulation haut de gamme de Grimm Audio est plus conventionnelle, voire moins raffinée que celle du précédent TPM. Adieu la jolie bague en bois et métal, et le petit coffret en bois façon boîte à cigares. On revient vers quelque chose de plus fonctionnel, dans l’esprit du matériel de studio. C’est plus qu’une évolution de l’esthétique sonore proposée par le TPM. J’ai été confronté à deux versions d’une même recherche de neutralité, aboutissant à des résultats sensiblement différents. Le SQM livre un son plus mat, donnant une sensation d’une moins grande clarté que le précédent haut de gamme de la marque. Il n’y a plus cette sensation de recul qui était un peu systématique avec le TPM. On avait en effet l’impression que le mur derrière les enceintes avait reculé d’un ou deux mètres. Cela donnait une agréable sensation de relief mais tout en restant finalement placé très loin de la scène sonore. Le SQM rétablit l’image stéréo dans une perspective moins lointaine, tout en restant très structurée. Il y a un côté plus plein dans l’esthétique sonore du SQM. Les informations dans le médium sont plus riches et permettent ainsi d’obtenir un son plus doux, calme, par rapport au côté un peu raide du TPM. En revanche, les aigus semblent filer un peu moins haut. Est-ce la conséquence d’une réponse en fréquences plus homogène ? Sans doute, mais cela a une incidence non négligeable sur le côté vivant de la musique et la clarté subjective qu’on peut attribuer à un câble de modulation. C’est donc une nouvelle proposition esthétique que livre Grimm Audio avec son nouveau câble SOM.

Comparaison avec d’autres câbles de modulation

Je me suis donc lancé dans des essais comparatifs entre différents câbles de modulation que j’ai utilisés successivement en configuration source vers préamplificateur, puis source vers amplificateur de puissance. Cela permet en quelque sorte de s’affranchir un peu plus d’un hypothétique bénéfice lié à une meilleure synergie entre appareils et câble de modulation. J’ai sélectionné à cet effet 4 câbles de modulation symétriques dont les qualités ont été éprouvées au sein de mon système : le Grimm Audio SQM, le Grimm Audio TPM, le ZenWave Audio D4, et le Coincident Speaker Technology Statement. Le Grimm TPM donne en comparaison du ZenWave D4 moins de grave mais plus de profondeur. C’est néanmoins un peu moins bien timbré, il y a moins de matière. Les violons sont un peu plus acides et ont moins de corps. Mais on ne peut pas dire pour autant que l’écoute soit dure ou fatigante. Avec le Grimm SQM, on retrouve une balance tonale plus chatoyante. On observe toujours une belle profondeur de scène mais les aigus semblent filer moins haut qu’avec les deux autres. Les crescendos et decrescendos des violons sont néanmoins plus nets, et on distingue mieux le clavecin en arrière-plan, qu’on n’entendait presque pas avec les deux autres. Le Coincident Statement est peut-être le câble qui offre la plus grande macrodynamique bien que les contrastes entre passages joués fort et ceux joués pianissimo ressortent plus nettement avec le Grimm SQM. Sur le piano de Béatrice Rana, le Coincident Statement ne restitue pas une sensation de legato mais plutôt celle d’un jeu saccadé ou déstructuré. Il ne délivre pas non plus beaucoup d’harmoniques. En revanche, il arrive à distiller une très belle modulation sur les attaques de notes. De retour sur le SQM, on retrouve une fluidité qui était absente avec le câble de Coincident Speaker Technology. Il y a une continuité entre les notes. Les contrastes sont plus fins, moins taillés à la serpe, et les timbres plus variés. Les harmoniques dans le haut du spectre ressortent aussi plus nettement, dans une atmosphère plus apaisée. Le ZenWave D4 rajoute encore des harmoniques et de la présence, des informations d’ambiance qui n’étaient pas forcément aussi évidentes avec le SQM. Il apporte en fait davantage de luminosité que le Grimm Audio SQM, qui a par contre un avantage certain dans la délicatesse qu’il apporte dans la mise en exergue des nuances du jeu de la pianiste. Sur l’enregistrement de Winterreise interprété par Noemi Waysfeld (chant) et Guillaume de Chassy (piano) paru chez Klarthe, le Grimm SQM délivre un résultat très naturel. La voix de la chanteuse française est dénuée de sifflantes, et de brillance excessive. Il y a un peu plus de réverbération sur les notes aiguës du piano avec le modèle TPM. L’image stéréo semble également un peu plus large avec le SQM qu’elle ne l’est avec le TPM. Mais c’est surtout la voix qui apparaît plus pleine et douce avec le SOM, le TPM faisant apparaître une voix plus haut perchée et légèrement moins nuancée dans le médium. Le ZenWave Audio D4 apporte un petit surcroît de présence, et de micro-dynamique mettant davantage en exergue les attaques de notes du pianiste et les nuances rythmiques. Mais le SQM reste souverain sur la qualité des timbres qui, si on ne peut déplorer leur beauté avec le câble de modulation américain, semblent plus naturels avec le hollandais. Le Coincident Speaker Technology est peut-être celui qui sert le mieux la modulation et les inflexions de la voix de Noëmi Waysfeld, mais cela reste légèrement forcé, voire un peu artificiel, bien que cela ne soit pas désagréable pour autant.

Conclusion

Le Grimm SQM conforte le positionnement du fabricant néerlandais sur le créneau des équipements haut de gamme à prix raisonnable. Dans la continuité tarifaire du précédent Grimm TPM, le nouveau SQM présente à la fois une certaine continuité tout en évoluant sensiblement sur sa versatilité vis-à-vis du reste des éléments composant une chaîne Hi-fi. La douceur du SQM en fait un choix peut-être tout aussi radical que celui de son prédécesseur. Il ne viendra pas réveiller un système en recherche d’un regain de vigueur, il n’apportera pas de surcroît de réalisme ou d’effets spéciaux. Non, il délivrera juste le message musical avec beaucoup d’honnêteté et de rigueur, bref très loin d’une recherche de compensation : du fil droit à l’instar du TPM, mais dans un autre style, plus posé, et plus mat. Le rapport qualité-prix quant à lui reste inchangé, très au-dessus du lot des câbles audiophiles des grands manufacturiers du High End… JC.

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