<h3>Introduction</h3>
<p>La plupart des composants sur cette planète s’expliquent presque d’eux-mêmes : un bref coup d’œil sur l’appareil et ses éléments de commande ainsi que sur les connexions à l’arrière, et l’initié sait déjà quelle est la fonction et souvent aussi le niveau de qualité de chaque appareil. Les exceptions confirment la règle, et la plus passionnante que j’ai rencontrée ces dernières années pourrait bien être le <strong>Grimm MU-1</strong> des Pays-Bas voisins. La marque « Grimm » est une excellente adresse pour les amateurs de HiFi ayant un penchant pour les haut-parleurs actifs – leur <strong>monitor LS 1</strong> figure parmi les meilleures enceintes avec des gènes de studio pour une utilisation domestique.</p>
<h3>Présentation du Grimm MU-1</h3>
<p>Jusque-là, tout est connu. Le MU-1 ne cache pas son objectif principal : ce petit boîtier en métal incroyablement élaboré est un <strong>streamer</strong>, c’est-à-dire un composant qui reconnaît la musique fournie par les réseaux et la prépare pour le système HiFi. C’est, avec tout le respect que je dois, une performance pour laquelle je n’ai pas nécessairement besoin d’un élément HiFi. N’importe quel ordinateur ordinaire peut faire ce travail assez bien. Ou, si l’on souhaite quelque chose de plus exigeant sur le plan acoustique, un appareil génial comme le <strong>Elac Discovery</strong>, qui est souvent disponible aujourd’hui pour moins de 1000 euros. Neuf, bien sûr. Intégré (et déjà « payé » par Elac), le streamer intelligent se distingue également par le logiciel exceptionnel « Roon », même s’il ne s’agit que de la version « Essential » simplifiée – un joli paquet avec un convertisseur intégré.</p>
<h3>Les Limitations du MU-1</h3>
<p>Cela étant dit, le MU-1 est bien éloigné de cette option. Car la première chose qui choque à la vue du prix de près de 10 000 euros, c’est que le Néerlandais nécessite encore un <strong>convertisseur numérique/analogique</strong> séparé ! Cela augmente considérablement le coût d’utilisation, à moins que l’on possède déjà un convertisseur, soit comme composant autonome, soit intégré dans un lecteur CD. Comme, par exemple, le lecteur CD/SACD <strong>Accuphase DP-560</strong>, que j’apprécie personnellement beaucoup. Le Japonais, qui offre une qualité sonore exceptionnelle, prend d’ailleurs en charge les signaux numériques de l’Elac Discovery dans son fonctionnement normal, les prépare et les transmet au préamplificateur. Le convertisseur intégré dans l’Elac est correct, mais n’atteint pas la résolution du DP-560.</p>
<h3>Les Compromis du Grimm</h3>
<p>Le <strong>Grimm MU-1</strong> n’accepte aucun compromis. Il propose uniquement une prise <strong>AES-EBU</strong> comme dans un studio pour le transport, tandis que l’Accuphase ne reçoit que des connexions coaxiales. Un adaptateur pourrait résoudre ce problème. Le prochain obstacle sur le chemin n’était pas difficile, mais il ne pouvait être franchi que contre de l’argent. Le fait que les Néerlandais optent pour « Roon » ne suscite pas seulement mon approbation, mais aussi mon enthousiasme. Mais pas la version gratuite « Essential », plutôt la version complète. Pour celle-ci, il faut mettre la main au portefeuille : pour un an, cela coûte 119 dollars, et pour un engagement « à vie », il faut débourser une fois 699 dollars. Nous dépensons tant d’argent pour des absurdités que cet investissement est tout à fait raisonnable. Il récompense également le travail de l’équipe de développement qui propose actuellement le meilleur programme pour la gestion d’un streamer.</p>
<h3>Expérience d’Écoute</h3>
<p>Écoutons maintenant attentivement lorsque le MU-1 capte les signaux du World Wide Web. Actuellement, je privilégie <strong>Tidal</strong> comme fournisseur. Le fait que presque tous les titres soient disponibles en 16 bits/44,1 kHz via le portail scandinave garantit déjà un certain niveau sonore, auxquels s’ajoutent des enregistrements « Master » avec un taux d’échantillonnage de 48 kHz et une profondeur de 24 bits. Désolé, ne vous laissez pas éblouir par ces spécifications de format. Elles ne sont qu’une option pour une expérience sonore de qualité supérieure, mais pas une garantie. Le véritable problème de tous les services de streaming réside dans les nombreuses influences imprévisibles sur le signal. Cela peut être « plus juste que mauvais », ou vice versa. Ces « impondérabilités » sont finalement ce qui empêche Accuphase de proposer son propre streamer et le pousse à se concentrer sur un traitement contrôlé des CD ou SACD.</p>
<h3>Naturel et Pureté du Son</h3>
<p>Et voilà, à ce stade, le Grimm justifie non seulement son existence, mais aussi son prix. Le matériel et en particulier le logiciel développé par Grimm dans ce chef-d’œuvre n’ont qu’un seul but : éliminer les influences externes pour transmettre le signal avec la plus grande « pureté » possible. L’un des principaux ennemis du traitement numérique de la musique est le fameux <strong>jitter</strong>. Ces « fluctuations de synchronisation numériques » endommagent la structure de la musique. Dans le MU-1, le signal est reconstruit de telle manière que même un signal moyen ou même « mauvais » – comme celui d’un lecteur CD douteux – est élevé à un niveau de référence. Que Grimm utilise une horloge propre et très précise s’explique de soi-même. Lorsque des largeurs de mots de 16 bits conventionnels sont fournies, le MU-1 les convertit en 24 bits, et à partir de 44,1 kHz, il génère 176,4 kHz, tandis qu’il produit 192 kHz à partir de 48 kHz.</p>
<h3>La Performance en Écoute</h3>
<p>Entend-on cela ? La réponse honnête est : en principe oui, mais pas toujours avec la même intensité. Avec « Across the Stars » d’Anne-Sophie Mutter et John Williams (Deutsche Grammophon), en qualité « Master » sur Tidal, c’était plutôt moins. La comparaison directe avec le fournisseur de l’Elac Discovery utilisant l’Accuphase DP-560 comme convertisseur a abouti à une situation presque équivalente entre le Grimm et l’Accuphase : dans les deux cas, il s’agissait d’une prise de son captivante, dynamique et engageante qui savait explorer les limites dynamiques d’un système HiFi. Cependant, plus les fichiers de streaming sont « imparfaits », plus le travail du MU-1 devient significatif. Cela a atteint des productions que je ne voulais plus écouter via l’Elac – car la structure de la musique semblait déformée, voire détruite. J’ai particulièrement noté cet effet avec la musique classique : la précision d’un coup de piano, la naissance et le déclin du son, sont des moments émotionnels uniques. S’ils sont même légèrement modifiés, l’illusion se dissipe, laissant place à une déception.</p>
<h3>Conclusion</h3>
<p>Il n’est pas nécessaire d’avoir des oreilles de chauve-souris ou des décennies d’expérience d’écoute pour le percevoir immédiatement, surtout si l’on écoute de manière comparative. Et l’on s’y habitue très, très vite. Ce n’est qu’une fois qu’un composant avec de véritables forces de référence quitte le banc d’essai que l’on réalise à quel point il est bon. Comme je n’ai jamais entendu de musique en streaming de tous genres aussi bien, authentiquement et de manière époustouflante, je tiens à rendre hommage à celui qui en est responsable, le <strong>Grimm MU-1</strong>. Ceux qui peuvent se le permettre en seront ravis. Il atteint effectivement la performance des meilleurs lecteurs CD. Ainsi, les contes de fées deviennent réalité.</p>
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