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The Absolute Sound sur les amplis mono WestminsterLab Rei

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The Absolute Sound

25/06/2024

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This amplifier conveyed a sense of musical energy that’s rare from any amplifier, no matter the cost.

Dites les mots « amplificateur monobloc Classe A » à n’importe quel audiophile, et il imaginera sans doute un énorme amplificateur massif livré par chariot élévateur, capable de servir également de chauffage d’appoint.

Cette description s’applique à presque tous les amplificateurs monoblocs Classe A, sauf un : le Rei de WestminsterLab. Le Rei, un amplificateur de 100 watts, est logé dans un châssis compact qui reste frais au toucher et ne pèse que 15,8 kg. De plus, cet amplificateur peut doubler sa puissance sous 4 ohms, la redoubler sous 2 ohms, et reste stable sous une charge de 1 ohm. Cerise sur le gâteau, il ne nécessite que 30 minutes pour atteindre son plein échauffement.

COMMENT EST-CE POSSIBLE ?

Nous allons y venir, mais commençons par les bases. WestminsterLab est une entreprise fondée il y a 10 ans par Angus Leung, un jeune ingénieur talentueux originaire de Hong Kong. Angus a acquis ses compétences en ingénierie au Royaume-Uni, où il a également obtenu un diplôme supérieur en architecture. Adoptant une approche radicalement différente de la conception des amplificateurs, Angus a imaginé un appareil capable de piloter n’importe quel haut-parleur, compact, refroidi efficacement, nécessitant peu de temps de chauffe et, surtout, intégrant les qualités sonores propres à la Classe A. (Voir l’encadré pour un rappel sur le fonctionnement de la Classe A.) Le résultat est le Rei, vendu 33 900 $ la paire, le deuxième amplificateur de la marque, en production depuis 2021.

La conception du châssis est aussi innovante que le circuit audio. Le boîtier en aluminium compact est renforcé à l’intérieur, ressemblant un peu à l’intérieur d’une enceinte Magico. Il est composé de deux châssis séparés pour isoler l’alimentation du circuit audio. Un côté entier sert de dissipateur thermique, tandis que les panneaux supérieur et inférieur sont en fibre de carbone. Le châssis, d’apparence minimaliste, arbore uniquement un logo illuminé dans le coin inférieur droit de la façade, au-dessus de l’interrupteur d’alimentation dissimulé. Seule une entrée symétrique est proposée. Une seconde prise XLR permet de relier deux de ces monoblocs pour former un amplificateur ponté unique. Dans ce mode, le Rei peut fournir 400 W sous 8 ohms et 800 W sous 4 ohms. À l’origine, l’amplificateur a été conçu comme un monobloc ponté à deux châssis, une configuration que son créateur considère comme offrant la qualité sonore ultime, pas seulement en raison de la puissance accrue. Bien entendu, un acheteur peut ajouter une seconde paire de Rei s’il souhaite plus de puissance.

Étant donné la taille, le poids et la capacité du Rei à délivrer sa puissance nominale en Classe A, il est évident qu’un système de polarisation variable est utilisé. Il est impossible pour un amplificateur avec cette taille d’alimentation, ce nombre relativement faible de transistors de sortie (six par amplificateur) et une surface de dissipation thermique modeste de fonctionner en Classe A avec une polarisation fixe. Comme expliqué dans l’encadré, la polarisation est un courant continu qui traverse les transistors de sortie pour les maintenir partiellement activés ; en Classe A, les transistors sont entièrement activés en permanence, générant beaucoup de chaleur. Un amplificateur Classe A conventionnel dissipe autant de chaleur à pleine puissance qu’au repos. Dissiper cette chaleur nécessite de nombreux transistors de sortie, de grands dissipateurs thermiques et une alimentation massive—tout sauf une description du Rei. La polarisation variable ajuste continuellement la quantité de courant de polarisation en fonction de l’amplitude du signal d’entrée et d’autres facteurs, réduisant considérablement la chaleur générée et les exigences en termes de transistors et d’alimentation, tout en maintenant les transistors en Classe A.

La polarisation variable n’est pas une idée nouvelle ; Nelson Pass, un génie de la conception d’amplificateurs, a obtenu un brevet en 1974 pour un circuit de polarisation dynamique, introduit dans le révolutionnaire amplificateur Threshold 800A en 1975. La conception à polarisation variable est effectivement utilisée dans le Rei, mais ce n’est qu’une partie des innovations de WestminsterLab. L’entreprise combine cette polarisation variable à une gestion thermique avancée qui inclut des tensions de rail plus faibles, réduisant la dissipation thermique de 60 %. L’étage de sortie ne compte que six transistors, et la surface du dissipateur thermique est inférieure à celle de la plupart des amplificateurs de 100 W en Classe AB, sans parler de ceux en Classe A. La conception de l’alimentation joue également un rôle clé dans les caractéristiques inédites du Rei.

Malgré tout, il est difficile de concevoir qu’un amplificateur aussi compact et léger puisse délivrer 400 W sous 2 ohms. Cette perplexité n’a fait que croître lors des écoutes, où les performances dynamiques du Rei et sa capacité à piloter une large gamme d’enceintes sans effort étaient évidentes. Il est clair que le Rei utilise des techniques de conception innovantes qui bouleversent les idées préconçues sur ce qu’un amplificateur de cette taille peut accomplir. Il convient de noter qu’Angus Leung a principalement conçu et testé l’amplificateur avec ses enceintes à ruban pleine bande Apogee, parmi les charges les plus exigeantes jamais produites.

Le circuit est ultra-minimaliste, avec seulement 12 composants entre la prise d’entrée et les bornes de sortie. WestminsterLab affirme que le Rei a le trajet de signal le plus court jamais réalisé pour un amplificateur de cette puissance. Les étages d’entrée et de gain utilisent des paires de transistors appairées, et les transistors de sortie sont appairés non seulement entre eux mais aussi avec ceux de l’autre amplificateur de la paire monobloc. Ces transistors sont appairés sur une plage de niveaux de fonctionnement, et non sur un seul niveau comme c’est généralement le cas (lorsqu’un appairage est même réalisé).

EXPÉRIENCE D’ÉCOUTE

Les amplificateurs Rei ont été livrés et installés par Gary Leeds, vétéran chevronné de l’industrie audio, qui importe et distribue les produits WestminsterLab via sa société Hear This. Gary a commencé sa carrière dans les années 1970, alors qu’il était dans la vingtaine, chez le légendaire revendeur Lyric Hi-Fi à Manhattan.

J’ai eu la chance de recevoir les Rei au moment même où une véritable parade d’enceintes passait par ma salle d’écoute : les Wilson Benesch Omnium, les Vandersteen Model Seven XTRM, les Alsyvox Caravaggio à ruban large bande (compte-rendu à venir ; un aperçu vidéo est disponible sur notre chaîne YouTube), les Audiovector R3 Arreté d’un ami (remarquables à 13 000 $), et ma référence de longue date, les redoutables Wilson Audio Chronosonic XVX.

Tout comme leur taille, leur apparence et leur fonctionnement à froid défient les clichés associés aux amplificateurs en Classe A, leur son en fait autant. D’après mon expérience, les amplificateurs en Classe A sacrifient un peu de résolution et de transparence au profit d’une texture plus moelleuse, d’une facilité d’écoute et d’un rendu plus détendu — chaleureux et engageant plutôt qu’incisif et analytique. Cela s’explique en partie par leur spectre de distorsion, très différent de celui des amplis en Classe AB : ils génèrent surtout des harmoniques de second et troisième ordre, avec très peu d’harmoniques supérieures qui peuvent donner aux timbres une dureté métallique. La distorsion harmonique de second ordre ajoute une certaine rondeur et chaleur aux textures, et il arrive même qu’on l’ajoute volontairement en studio lors du mixage.

Mais « rond et chaleureux », ce n’est pas du tout la signature sonore du Rei ; on ne soupçonnerait jamais qu’il s’agit d’un design en Classe A. Au contraire, il affiche une neutralité qui défie toute classification, avec une clarté et une précision dans le haut médium et le bas aigu qui ne correspondent pas aux stéréotypes de la Classe A. Cet amplificateur est extrêmement résolvant et transparent, avec un sens du détail et de la finesse remarquable. Il est rapide sur les transitoires sans jamais paraître dur ou acéré. Ce mélange donne à la musique une immédiateté saisissante, une énergie vibrante, une présence vivante. Le morceau Havana Moonlight de l’album Got the Magic de Spyrogyra en est un bel exemple : il débute avec des percussions s’étalant largement sur la scène sonore, suivies par une guitare acoustique, puis une superbe mélodie au saxophone. Les percussions surgissent d’un silence noir d’encre, et leur résolution permet de percevoir les matériaux dont elles sont faites. La vivacité des transitoires leur donne vie, entourées de petites poches d’air. La guitare acoustique est magnifiquement restituée, avec un équilibre parfait entre l’attaque et la chaleur du corps de l’instrument. Enfin, le sax alto est fluide et soyeux, en parfaite harmonie avec l’ambiance détendue du morceau.

Le médium et le bas aigu du Rei sont un peu plus en avant que ceux de mes amplificateurs de référence CH Precision M10, et sa texture n’est pas aussi irréprochable que celle de ces références six fois plus onéreuses. Cela dit, la clarté et la transparence du médium du Rei s’en approchent sérieusement, pour une fraction du prix.

L’un des points forts de cet amplificateur est sa capacité à révéler les micro-détails, notamment dans l’aigu. Le jeu délicat de balais sur la caisse claire, derrière la voix de Samara Joy sur le morceau Two Hearts de l’album New Standards Vol.1 de Terri Lyne Carrington, était restitué avec une finesse exquise et une texture filigranée. Plutôt qu’un simple souffle d’aigus indistinct, le Rei réussit à transmettre les détails subtils qui rendent la scène crédible et vivante.

J’ai été stupéfait que ce petit amplificateur puisse alimenter l’ensemble des enceintes à ma disposition jusqu’à des niveaux réalistes, sans aucune impression de fatigue sur les crêtes, sans affaissement du grave, ni rétrécissement de la scène sonore. De plus, le Rei affichait une verve dynamique, une vitesse et un impact qui non seulement contredisaient sa taille et sa puissance nominale, mais qui étaient tout bonnement exceptionnels. La caisse claire avait un snap formidable, avec une vraie sensation de poids, ce qui donnait à l’ampli une personnalité résolument vive, entraînante et rythmique (écoutez Cousin Dupree de l’album Two Against Nature de Steely Dan — l’un des meilleurs enregistrements de batterie que je connaisse). En alimentant les enceintes à ruban Alsyvox — championnes toutes catégories de la fidélité transitoire — le Rei révélait toute la richesse dynamique d’un piano de concert, traduisant la fulgurance du marteau frappant la corde sans jamais tomber dans la dureté ou le clinquant sur les attaques. La précision transitoire du Rei lui permettait de décortiquer avec aisance les musiques complexes et rythmiquement riches, en délivrant un impact physique viscéral. Du Speaking in Tongues des Talking Heads aux beats reggae puissants de True Democracy de Steel Pulse, en passant par les percussions et guitares africaines complexes du collectif African Guitar Summit, le Rei a toujours affiché une précision, une clarté et une énergie rythmique enthousiasmantes. Et il n’y a pas que la percussion ou la batterie : cet ampli rend merveilleusement le flux musical, quel que soit le genre. Sur le double LP direct-to-disc Vivaldi in London du label Chasing the Dragon, le groupe italien Interpreti Veneziani interprète des concertos de Vivaldi. Dans ce qui est peut-être l’enregistrement de musique de chambre le plus réaliste que j’aie entendu, ces musiciens fabuleux insufflent une vitalité étonnante aux œuvres, notamment dans les mouvements andante, débordants d’énergie. Le Rei transmet avec une justesse troublante ce sentiment d’instantanéité, de musique vivante et habitée.

Enfin, les basses du Rei sont excellentes : à la fois chaleureuses, pleines, denses en timbre, tout en offrant une belle lisibilité des hauteurs et une rigueur transitoire. Le Rei se montre particulièrement habile pour révéler les textures dans les registres inférieurs. Il est facile d’entendre précisément ce que fait le bassiste, et cette articulation combinée à la solidité du bas du spectre et à l’énergie rythmique génèrent une écoute captivante et corporelle.

CONCLUSION

Si vous recherchez le son « typique de la Classe A » — avec des basses un peu molles et un médium chaleureux au détriment de la transparence et de la résolution — alors les blocs monophoniques WestminsterLab Rei ne sont probablement pas faits pour vous. Mais si ce que vous cherchez, c’est la neutralité, une résolution élevée, une transparence cristalline, une vivacité dynamique et un grave exceptionnel, ces petits blocs monophoniques puissants devraient absolument figurer sur votre liste de prétendants.

Les amplificateurs WestminsterLab Rei offrent une clarté et une vivacité dans le médium qui insufflent à la musique un sentiment de présence et d’immédiateté particulièrement captivant. Quant aux basses, elles sont à la fois mélodieuses et nuancées, restituant aussi bien les subtilités rythmiques que la richesse des couleurs tonales.

Ne vous laissez pas tromper par leur format compact : le Rei a aisément alimenté toutes les enceintes que je lui ai associées. De plus, il est capable de restituer de puissants contrastes dynamiques et des transitoires ciselées sans jamais paraître agressif. Mais il ne s’est pas contenté de « sonner dynamique » : il a transmis une énergie musicale rare, quel que soit le prix de l’amplificateur.

Les blocs monophoniques REI de WestminsterLab sont idéaux pour les mélomanes exigeants qui souhaitent un amplificateur exceptionnel sans en subir les inconvénients habituels : encombrement, poids et chaleur. Une paire de Rei tient facilement sur une étagère de meuble hi-fi. Le temps de chauffe réduit à 30 minutes est un bonus appréciable. La qualité de fabrication, quant à elle, est tout simplement remarquable.

Dans un monde saturé d’amplificateurs interchangeables, les WestminsterLab Rei se distinguent par leur conception, leur design, leur qualité de construction — et surtout, par les récompenses musicales qu’ils offrent.

Commentaire de 1877.audio

Des amplificateurs de puissance monoblocs en pure Classe A compacts (ils peuvent facilement se transporter), légers (idem), qui ne chauffent et ne consomment pas beaucoup, avec un temps de chauffe de “seulement” 30 minutes ? Cela est désormais possible grâce aux Westminsterlab Rei qui adoptent un système de bias ajustable en fonction du besoin en puissance.

Sachez qu’il est possible de ponter les Rei pour passer la puissance par canal de 100 Watts à 400 Watts sous 8 Ohms !

Produit.s concerné.s

sur 5
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sur 5
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1877.audio

Avis Client

François F.
Marseille (13)
Septembre 2022
5 étoiles pleines, de couleur orange pour la notation de 1877.audio
Expérience globale : 5/5
A recommander sans hésitation, ça a été un réel plaisir d’échanger avec Jean-François

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