L’idée d’un amplificateur hautement efficace avec une haute sortie électrique, une faible consommation d’énergie et une génération de chaleur réduite a toujours été très attrayante. Bruno Putzeys des Pays-Bas a été profondément intrigué par cette approche de conception pendant de nombreuses années et mérite d’être crédité de certaines avancées majeures dans ce domaine.
Un amplificateur de classe D ou amplificateur à commutation est un amplificateur dans lequel les dispositifs d’amplification (transistors) fonctionnent comme des interrupteurs électroniques, au lieu de fonctionner comme des dispositifs de gain linéaire comme dans d’autres amplificateurs. Le signal est un train d’impulsions à amplitude constante, de sorte que les dispositifs actifs commutent rapidement entre un état complètement conducteur et un état non conducteur. Le signal analogique est converti en une série d’impulsions par modulation de largeur d’impulsion, modulation de densité d’impulsion ou une autre méthode avant d’être appliqué à l’amplificateur. La plage dynamique et le rapport signal-bruit de l’amplificateur de classe D sont contrôlés par la fréquence de commutation. La fréquence de commutation doit être très élevée pour atteindre la résolution nécessaire. Cependant, l’inconvénient d’augmenter la fréquence de commutation est que l’amplificateur sera moins efficace. Après amplification, le train d’impulsions de sortie peut être reconverti en signal analogique en passant par un filtre passe-bas passif composé d’inducteurs et de condensateurs. Le plus grand avantage réside dans l’efficacité. Une efficacité améliorée se traduit par un coût système réduit, des températures de fonctionnement plus basses, des tensions d’alimentation plus basses et une consommation d’énergie plus faible. Les amplificateurs de classe D peuvent utiliser des alimentation à mode de commutation ainsi que des linéaires, mais la majorité d’entre eux utilisent les premières. Il y a eu de nombreuses tentatives pour introduire cette technologie dans le secteur de l’audio haut de gamme, mais dans certains autres segments de marché, elle semble déjà être complètement établie, par exemple dans le segment de l’audio automobile, des petits appareils portables (téléphones mobiles), des haut-parleurs actifs pour ordinateurs et même dans les systèmes de sonorisation.
Le préamplificateur Makua et les amplificateurs monobloc Kaluga partagent tous les mêmes traits de design stupéfiants. L’esthétique visuelle et la finition sont tout simplement de première classe, sans conteste. La courbure extrêmement élégante à l’avant et sur le dessus est agréablement différente du style habituel en boîte carrée. Sur leur site web, nous lisons que : _« Mola-Mola incarne l’idée que, une fois que vous avez retiré tout ce qui n’est pas la musique, ce qui reste est la musique. C’est radical. L’audio haut de gamme d’aujourd’hui est devenu une question de mélange de topologies de circuits et de composants pour créer un mélange sonore que le designer pense “sonner à peu près bien”. On en oublierait presque que se rapprocher du son tel que conçu par l’artiste signifie vraiment garder le système de reproduction de le modifier. Transformer cette simple idée en matériel est probablement le moyen le plus difficile de faire de l’audio. Tous les circuits simples changent le signal de manière audible, donc il faut s’attaquer à des circuits plus compliqués qui ne le font pas. J’analyse chaque sous-circuit mathématiquement et cherche des moyens d’éliminer chaque terme d’erreur. Lorsque le circuit pratique mesure comme prévu, j’écoute pour chercher des sources inattendues de coloration. Celles-ci sont ensuite incluses dans les mathématiques et l’ensemble du processus se répète. Après que chaque étape ait prouvé une performance impeccable, il en va de même pour l’ensemble du produit et les problèmes sont méthodiquement éliminés avant qu’ils ne se cachent et deviennent “audibles mais non mesurables”. Le résultat est quelque chose de jamais entendu dans l’audio haut de gamme : des amplificateurs et des convertisseurs dont le signal de sortie ne peut pas être distingué, à l’oreille, du signal d’entrée. Alors, à quoi cela ressemble-t-il ? En quelques mots : naturel, agile, riche et musicalement captivant. »_ Tout ce qui précède ne semble pas logique et une partie va à l’encontre de la sagesse actuelle et prouvée : « Tous les circuits simples changent le signal de manière audible, donc il faut s’attaquer à des circuits plus compliqués qui ne le font pas. N’est-ce pas l’inverse ? Ensuite : « Lorsque le circuit pratique mesure comme prévu, j’écoute pour chercher des sources inattendues de coloration. Celles-ci sont ensuite incluses dans les mathématiques et l’ensemble du processus se répète. » Je me demande comment la « coloration », qui est un terme subjectif, peut être incluse dans des mathématiques qui sont objectives, exactes (non approximées de quelque manière que ce soit) par définition ? « Je suis sûr qu’il doit y avoir une signification cachée dans ce qui précède, bien que pour le moment je ne parvienne pas à la reconnaître – peut-être que les tests d’écoute et le commentaire du fabricant révéleront l’évidence ? »
Le préamplificateur MAKUA semble extrêmement bien équipé et conçu, surtout l’option d’intégrer un DAC, une étape phono et les contrôles de tonalité optionnels, qui est un gros bonus : _« Avec la connaissance en main pour concevoir des électroniques minimales sans avoir besoin d’être minimalistes, nous avons décidé que notre préamplificateur devait être complet. Très complet. »_ Le Makua de base est une étape de gain extrêmement transparente et une matrice de routage programmable. Le châssis a suffisamment d’espace pour accueillir des extras optionnels, les plus notables…
Les 6 boutons de préréglage sont programmables via USB ou Bluetooth pour accéder à n’importe quelle combinaison de canal, de traitement et de routage. Dans un système avec principalement des sources numériques, les boutons de préréglage seraient programmés pour sélectionner entre elles. Les amateurs de vinyle, en revanche, pourraient vouloir utiliser plusieurs boutons pour sélectionner la même platine mais avec différents réglages d’égalisation pour convenir à leur vaste collection de disques vinyles historiques. Les cinq entrées sont toutes commutables entre des connexions XLR et RCA flottantes, et toutes peuvent être assignées soit en phono, soit en ligne.
Tous les étages du Makua utilisent des modules amplificateurs discrets dans une topologie peu connue appelée « différentiel à simple entrée ». Comparé aux chemins de signal exécutés en double, cette structure empêche le bruit de se propager complètement. Le Makua est étonnamment immunisé contre des influences telles que la qualité du secteur et le choix des liaisons. Le contrôle de volume basé sur relais contrôle directement le gain de l’étage de sortie. La plage dynamique et la linéarité de cet agencement sont bien supérieures à celles des atténuateurs à pas. Le fonctionnement est fluide et entièrement exempt de défauts.
– 5 entrées équilibrées et 5 entrées non équilibrées, toutes routables via des cartes processeur optionnelles comme l’étage phono. – 2 sorties parallèles pour bi-amplification. – 4 sorties de déclenchement programmables.
– Compensation de gain et de balance d’entrée. – Inversion de phase et somme mono. – Contrôle de tonalité optionnel. – Contrôle logiciel complet du routage et du traitement.
– Niveau d’entrée/sortie maximum : 20 dBu (7,75 Vrms) – Tension de bruit non pondérée à gain unitaire : 1,9 µV – Impédance d’entrée : 100 ohms – Impédance de sortie : 44 ohms – Distorsion au niveau de signal maximum (THD, IMD) : non mesurable, estimée autour de -150 dB. – Bande passante > 200 kHz – Plage de gain : -70 dB à +15 dB. – Résolution de gain : <1 dB, mieux que 0,2 dB dans la plage d’écoute normale.
– 420mm (L) x 110mm (H) x 345mm (P). La profondeur inclut le bouton de volume et les connecteurs. – 11 kg
Logés dans un boîtier relativement compact, les blocs mono KALUGA regorgent de solutions technologiques avancées : « Kluge est basé sur la technologie de classe D la plus recherchée au monde : Ncore. Également conçu par Bruno Putzeys, ce circuit intègre 20 ans de recherche et d’expérience dans la théorie du contrôle non linéaire. Une distorsion, un bruit et une impédance de sortie exceptionnellement faibles se combinent en ce que des dizaines d’utilisateurs enthousiastes décrivent unanimement comme “aucune signature sonore”. Juste de la musique, une musique glorieuse. Par exemple, les deux bastions supposément inébranlables des amplificateurs de classe A sont la linéarité et l’impédance de sortie, à haute fréquence. Traçé ci-dessous sont l’impédance de sortie en fonction de la fréquence et le spectre de sortie lors d’un test IMD à haute puissance (400W), haute fréquence. Dans les deux cas, Kaluga surpasse tout amplificateur de puissance, quelle que soit sa technologie, sa classe de fonctionnement ou son prix demandé, dont de tels résultats de test sont disponibles. Le circuit amplificateur est un design spécifique à Mola-Mola dérivé du célèbre amplificateur NC1200. La circuiterie audio est réduite à son strict minimum et les connecteurs de carte à carte sont éliminés au profit de la soudure d’une paire de câbles star-quad directement dans le circuit imprimé pour la connexion la plus propre et la plus basse impédance possible. L’étage d’entrée est déplacé sur un circuit imprimé séparé qui utilise les mêmes buffers discrets que ceux trouvés dans le Makua. Le filtre de sortie redessiné est équipé de condensateurs monolithiques dont la stabilité diélectrique se reflète dans une restitution impressionnablement neutre et posée. Les jours où l’on devait faire des compromis sur l’efficacité énergétique pour la performance audio sont enfin révolus : le Kaluga offre une performance audio définitive avec une efficacité énergétique en prime.
– Puissance de sortie : 400 W/8 ohms, 700W/4 ohms, 1200W/2 ohms – Gain : 28 dB – Rapport Signal/Bruit non pondéré : 128 dB – Distorsion (THD, IMD) : <0,003 à tous les niveaux de puissance et toutes les fréquences. – Impédance d’entrée : 100 ohms – Impédance de sortie : <0,002 ohms à 4000, toutes fréquences. – Bande passante : >50 kHz
– Entrée équilibrée et non équilibrée. – 2 paires de bornes de raccordement Furutech, soudées directement au PCB de l’amplificateur en utilisant un câble Kubala·Sosna.
Partout dans le monde, le son « classe D » a été accepté avec des réactions mitigées ; certains le louent, d’autres le détestent. Des auteurs renommés comme Martin Colloms, MICHAEL FREMER et LYNN OLSON ne semblent pas convaincus par cette technologie. Personnellement, jusqu’à présent, tous les amplificateurs de classe D que j’ai entendus, allant des anciens Spectrons, des amplificateurs équipés de modules ICE, des amplificateurs équipés de modules Hypex UcD, des amplificateurs NuForce, Devialet, etc., semblaient tous offrir une vision sonore quelque peu familière. Je ne dis pas qu’ils sonnaient exactement de la même manière, mais ils avaient un son très similaire. Ces amplificateurs sonnent radicalement différemment des amplificateurs analogiques à état solide et à tubes – dans presque tous les domaines. Un auditeur expérimenté qui se trouve être un fervent amateur de concerts aura très probablement du mal à trouver…
Les amplificateurs à classe D, bien qu’ils soient puissants sur le papier, semblent souvent manquer de cette étincelle de vie que l’on ressent lors des performances en direct. Le son des instruments acoustiques non amplifiés et des voix est difficile à reproduire avec la même énergie qu’un amplificateur analogique. Peut-être que les amplificateurs à classe D hybrides, utilisant des tubes dans les étapes de conduite, sont les plus naturels. Cependant, il y a une certaine déception face à leur capacité à insuffler de la vie aux performances musicales.
Je dois admettre que j’ai vraiment commencé à m’enthousiasmer pour l’idée d’un petit amplificateur, frais et capable de remplacer tous ces grands amplificateurs analogiques lourds et chauds. Au fil des ans, j’ai gardé un esprit ouvert envers les amplificateurs à classe D, pensant qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant qu’un véritable changeur de jeu n’apparaisse pour écraser la concurrence analogique. Chaque fois que je tombais sur une critique enthousiaste d’un amplificateur à classe D, je me disais : “C’est ici !” Malheureusement, lorsque je les ai entendus par moi-même, j’ai été profondément déçu ; aucun d’eux n’a livré ce que les critiques promettaient. Mais, je continue d’attendre…
En utilisation, j’ai trouvé que le MOLA MOLA Makua et le Kaluga fonctionnaient parfaitement ; tout fonctionnait sans accroc et les amplificateurs se comportaient de manière fiable. Le trio MOLA MOLA était déjà rodé lorsque je les ai reçus. La technologie Ncore représente apparemment un grand pas en avant dans le domaine de l’amplification à classe D et mes attentes étaient assez élevées, mais… La combinaison était certainement capable de produire des niveaux de pression sonore élevés, ne vous méprenez pas. La plage de fréquences qu’ils reproduisaient était large et raisonnablement uniforme.
En commençant par les basses, elles étaient assez étendues mais j’ai manqué de contrôle sur l’ensemble de la plage des basses, en particulier dans la zone des basses supérieures et de la grosse caisse, où les Kalugas sonnaient quelque peu maigres et anémiques. La musique familière ne semblait pas tellement familière à travers les MOLA MOLA ; dans le médium, les voix ne possédaient pas assez de “touche humaine” pour sembler réelles. Toutes les notes étaient présentes, mais l’illusion de musiciens se tenant devant moi n’était pas convaincante du tout. La musique ne semblait pas invitante et engageante, elle était juste… là. Le contenu émotionnel faisait défaut et les couleurs tonales étaient quelque peu délavées. Pour les amateurs de reproduction analogique et les spectateurs de concert, le son pouvait également être assez fatigant et ennuyeux.
Une comparaison rapide avec le Crayon CFA-1.2 a montré que ce petit amplificateur intégré à classe AB (avec un SMPS) reproduit une musique pleine d’énergie et d’étincelle – c’était incroyable ! Il a même réussi à sonner plus puissant dans une certaine enveloppe de puissance. L’amplificateur Crayon sonnait beaucoup plus semblable à la réalité, même les basses étaient plus percutantes et mieux contrôlées en même temps.
Pendant une brève période, j’ai essayé le préamplificateur MAKUA avec deux amplificateurs de puissance que j’avais sous la main. Étonnamment, seuls des retours positifs pouvaient être rapportés ici. Ce préamplificateur offre des performances dignes d’être associées aux meilleurs amplificateurs de puissance analogiques. Dans tous les paramètres qui comptent le plus, comme le transfert d’énergie, les dynamiques micro et macro, la résolution, la transparence, la précision de l’image holographique en 3D, l’air de la scène sonore et les indices de réverbération, le slam des basses et l’extension, etc. – il laisse simplement une impression incroyable.
Si avec les KALUGAS le son était loin d’être engageant et crédible, avec le MAKUA pilotant l’amplificateur analogique – c’était complètement une autre histoire. Le contenu émotionnel était pleinement délivré et garantissait un facteur d’implication très élevé. Je regrette vraiment que les modules DAC et phono n’étaient pas intégrés, car quelque chose me dit que le préamplificateur MAKUA pourrait être un tueur de géants dans un petit package.
Un grand bravo pour le préamplificateur MAKUA ! Dans sa forme complètement équipée, ce préamplificateur pourrait représenter une unité de contrôle centrale de la plus haute qualité. Il est très intelligemment conçu, potentiellement rempli de fonctionnalités et offrant un son exceptionnel à tous égards. L’esthétique visuelle est époustouflante et le niveau de finition est extraordinaire. Il mérite ma plus haute recommandation pour quiconque recherche quelque chose de vraiment spécial dans cette gamme de prix. Quant aux KALUGA monos… à mon avis, le moment n’est pas encore venu. Peut-être que beaucoup de gens les trouveront bons dans ce qu’ils font et vivront heureux avec eux pendant de nombreuses années, mais il convient de souligner que les amplificateurs à classe D offrent une perspective sonore très différente de celle que l’on entend en direct ou avec une bonne amplification analogique, qu’elle soit à tube ou à état solide – peu importe la classe de fonctionnement de l’amplificateur. Si le son des KALUGAS était déclaré très réaliste, alors je crains que nous n’enverrions un message erroné à l’industrie des amplificateurs audio, sans parler de la réalité. Il n’y a tout simplement aucun moyen de considérer à la fois les amplificateurs analogiques et à commutation comme également capables de matérialiser cette grande illusion de performers jouant.
– cela est tout simplement impossible en raison des énormes différences de son. J’espère encore que cette classe de fonctionnement des amplificateurs atteindra un jour un statut mûr et livrera ce qu’elle a promis depuis des décennies. D’ici là…
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