« Ruth est beauté ». Seule est belle la vérité. Un tel engagement ne peut que séduire le mélomane. C’est celui de la marque néerlandaise au drôle de nom, Mola Mola, qui en 2012 posait déjà la question en ces termes : « Pratiquement tous les concepteurs pensent que leur philosophie particulière est la mieux adaptée pour transmettre toutes les informations du son. Pourquoi leurs méthodes, et leurs convictions profondes, diffèrent-elles autant alors qu’ils professent le même objectif ? » Bonne question.
Ce qui nous amène au DAC et lecteur Roon Tambaqui, à l’approche radicalement différente ; le signal entrant est d’abord suréchantillonné à 32 Bits/3,125 MHz. Puis chaque canal est converti en analogique par un DAC PWM (Pulse Width Modulation) avec convertisseur courant/tension à 32 étages FIR en composants discrets, supprimant tout ce qui est au-delà de 80 kHz (bruit et harmoniques indésirables). Selon son concepteur, « cela évite les colorations des convertisseurs de type Delta-Sigma et les erreurs de linéarité des montages R2R ». Le Tambaqui est doté d’entrées en nombre, S/PDIF, Toslink, I2S, USB-B, d’un récepteur Bluetooth, et d’un réglage de volume au pas de 1 dB, la sortie audio se faisant en symétrique sur XLR. Également, deux prises casque jack 6,35 et XLR quatre broches. Parfait.
Alors oui, pour l’avoir écouté dans différentes configurations, le Tambaqui sonne comme aucun autre. Plus clair, plus naturel, plus proche du réel, en conformité avec le but recherché et venant couronner plusieurs années de patiente mise au point. Cet appareil ne « fait pas de la musique », il se met au service de la musique. À l’écoute, la bande passante semble avoir été augmentée aux deux extrémités — quel grave expressif et percutant et quel médium libre et ouvert ! Plus fascinant encore, les murs de notre auditorium sont comme repoussés au loin, preuve que la case Naturel est cochée à 200 %. Une de nos plages repères pour juger de ce naturel convoque les voix de la mezzosoprano Kate Lindsey et de la soprano Nardus Williams dans le duo magique « Pur ti miro! » extrait du Couronnement de Poppée de Monteverdi (Ensemble Arcangelo, Jonathan Cohen, Alpha Classics). Le résultat nous a bouleversé par sa justesse et son incarnation. En fermant les yeux, nous étions en face des deux chanteuses ; le jeu, la tessiture, les timbres des instruments anciens nous ont rarement paru aussi justes, soulignant un travail musical et une prise de son d’exception. Certes, le Tambaqui n’est pas un appareil pour tous les budgets, mais il faut écouter une fois un tel maillon dans un environnement adéquat pour saisir par l’écoute et par l’émotion la portée de son intervention. Ajoutons que le Tambaqui est également pilotable dans un environnement Roon, mais cela c’est pour augmenter le champ des possibles. Tel que, c’est d’abord et avant tout un convertisseur de haute volée pour mélomane motivé.
Copyright 2021|2025 - Tous droits réservés